Peur sur la ville (C8) - Jean-Paul-Belmondo : "On m’aimait autant en flic qu’en voyou"
“Après avoir investi si souvent le costume de voleur, j’allais tester celui de gendarme. Sauf qu’il n’était pas question pour moi qu’il soit rigide, amidonné. Je me voyais plutôt adopter un style décontracté, à l’américaine, à l’image d’un inspecteur Harry." En 1975, Belmondo se réinvente et pose, s’en doute-t-il seulement, les jalons d’une nouvelle carrière, un deuxième souffle résolument populaire avec, comme unique boussole, le divertissement. L’acteur n’a pas digéré les critiques injustes qui ont accueilli Stavisky, d’Alain Resnais, sur la Croisette l’année précédente. Le film n’a attiré qu’un million de spectateurs, un succès pour Alain Resnais, un échec pour Belmondo. Parmi les flèches assassines : on lui reproche son Stavisky sympathique ! Sympathiques, dorénavant, tous ses personnages le seront, outrageusement même ! Ce sera l’ADN de son immense popularité.
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UN VOLTIGEUR ÉMÉRITE
Chassé de l’antigang après une bavure, le commissaire Letellier ouvre le bal. "Ce n’est pas un simple flic, mais une espèce de génie de la traque et un voltigeur émérite", dixit l’acteur. Comme son ami Verneuil, Belmondo a été bluffé par Bullitt avec Steve McQueen, en 1968. Letellier sera un mix du Callahan, iconisé par Clint Eastwood, et du fonceur Bullitt : sa décontraction sera du Made in Belmondo. Placardisé à la P.J., Letellier (« Petite tronche et gros bras », selon son supérieur) enquête sur Minos, un tueur de femmes. Parallèlement, il traque aussi Marcucci, responsable de sa disgrâce. Verneuil orchestre en virtuose un jeu du chat et de la souris. Et comme le matou, c’est Belmondo, il pousse au max le curseur de l’action. Peur sur la ville collectionne les cascades mythiques. La séquence sur les toits des Galeries Lafayette est renversante : « C’est l’une de mes cascades les plus dangereuses », témoignera l’acteur, qui, à 42 ans, est alors au sommet de sa forme : "Je fais deux à trois cents tractions par jour, plus des pompes. Je ne fais pas ça pour épater la galerie, mais p...
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