Une personne atteinte de la rage est morte à l’hôpital en Guyane, une première depuis 16 ans en France

Pour la première fois depuis 16 ans, un homme est mort de la rage en France. Photo d’illustration d’une chauve-souris.
AMELIE BOTTOLLIER-DEPOIS / AFP Pour la première fois depuis 16 ans, un homme est mort de la rage en France. Photo d’illustration d’une chauve-souris.

GUYANE - Une maladie rare qui fait son retour outre-mer. Trois patients sont décédés à l’hôpital de Cayenne, dont au moins un était infecté par la rage, le premier cas documenté en seize ans, ont indiqué ce vendredi 29 mars, la préfecture et l’ARS de Guyane. Les trois patients avaient été admis au service de réanimation entre le 17 février et le 1er mars, « en provenance du site d’orpaillage d’Eau Claire », dans le sud de la région.

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« Les patients sont décédés en moyenne dans les 10 jours suivant leur admission » précise le communiqué publié par l’ARS. Des analyses sont toujours en cours afin de déterminer les causes de la mort des deux autres personnes. Le mode de contamination reste inconnu à ce stade, a déclaré Anne Lavergne, responsable du laboratoire des interactions virus et hôtes à l’institut Pasteur.

« Il est possible que toute une colonie de chauve-souris ait été infectée sur une courte période, entraînant une probabilité de rencontres plus élevée sur une population humaine localisée », a-t-elle ajouté. En Amérique du Sud, il n’existe que très peu de façons d’être contaminé par cette maladie. « Le principal réservoir de la rage en Amérique du Sud, ce sont les chauves-souris vampires Desmodus rotundus », a expliqué Anne Lavergne à l’AFP.

Un virus mortel pour toutes les espèces sauf une

Ce virus est mortel pour toutes les espèces, dont l’être humain, sauf pour ces chauves-souris, comme le précise l’OMS. « Dès lors que les symptômes cliniques apparaissent, la rage est mortelle dans pratiquement 100 % des cas »

Les autorités sanitaires essayent de tracer les personnes ayant été susceptibles d’être entrées en contact avec le malade et une mission de santé publique va se rendre sur le site d’Eau Claire, qui était illégal, pour évaluer la situation, ont indiqué la préfecture et l’ARS.

Jusqu’à présent, l’unique cas de rage documenté en Guyane remontait à 2008, a rappelé la responsable du laboratoire des interactions virus et hôtes à l’institut Pasteur.

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