Pensionnats pour autochtones au Canada : le pape reconnaît un « génocide »

Le pape François, diminué, a également admis qu’il ne pourrait « plus voyager » au même rythme qu’auparavant, évoquant la possibilité de se « mettre de côté ».

RELIGION - Le pape François a reconnu ce samedi 30 juillet un « génocide » dans le drame des pensionnats pour autochtones au Canada, au retour d’un voyage de six jours lors duquel il a demandé « pardon » à de nombreuses reprises aux populations amérindiennes.

« Je n’ai pas prononcé le mot (durant le voyage) parce que cela ne m’est pas venu à l’esprit, mais j’ai décrit le génocide. Et j’ai présenté mes excuses, demandé pardon pour ce processus qui est un génocide », a déclaré le pape lors d’une conférence de presse dans l’avion le ramenant à Rome.

« Je suis affligé. Je demande pardon », avait déjà déclaré le pape un peu plus tôt cette semaine, à Maskwacis (Alberta). Évoquant des « blessures encore ouvertes », il avait reconnu la responsabilité de certains membres de l’Église dans ce système où « les enfants ont subi des abus physiques et verbaux, psychologiques et spirituels ».

Ces paroles du souverain pontife étaient attendues depuis longtemps par ces peuples -Premières nations, Métis et Inuits- qui représentent aujourd’hui 5% de la population canadienne, et elles ont été saluées par des applaudissements nourris.

Le pape François diminué

Diminué par de vives douleurs au genou, le contraignant à se déplacer en fauteuil roulant, le papa a également confié à son retour en avion qu’il ne pourrait « plus voyager » au même rythme qu’auparavant, évoquant également la possibilité de se « mettre de côté ».

« Je ne crois pas que je puisse conserver le même rythme de voyage qu’auparavant. Je crois qu’à mon âge, et avec ces limites, je dois me ménager pour pouvoir servir l’Église, ou au contraire penser à la possibilité de me mettre de côté », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse dans l’avion le ramenant de son voyage au Canada, dans la nuit de vendredi à samedi.

« En toute honnêteté, ce n’est pas une catastrophe. On peut changer de pape. Ce n’est pas un problème. Mais je crois que je dois me limiter un peu, avec ces efforts », a ajouté le pape devant les journalistes au retour de son 37e voyage international depuis son élection en 2013.

« Ce voyage était un peu un test : il est vrai qu’on ne peut pas faire les voyages dans cet état, il faut peut-être changer un peu le style », a-t-il reconnu, tout en confiant qu’il « essaierait de continuer à voyager, à être proche des gens, parce que c’est un moyen de servir, la proximité ».

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