Yahoo Actualités Penser et parler le possible avec le conditionnel
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Fondé à Boston, aux États-Unis, en 1908, The Christian Science Monitor n’est plus imprimé quotidiennement depuis 2009 et se concentre sur son site Internet. Une version papier continue de paraître hebdomadairement. Il est réputé pour sa couverture des affaires internationales et le sérieux de ses informations nationales.
Toutes les deux semaines, nous publions sa chronique “En un mot”, qui s’intéresse à “l’histoire, la puissance et la beauté du langage courant”.
Dans combien de dimensions vivons-nous ? Le physicien Edward Witten a proposé une sorte de théories des cordes, la “théorie M” (M pour “magie”, avance l’éminent scientifique) selon laquelle il existerait 11 dimensions.
Nous, simples mortels, nous contentons généralement de penser que nous vivons dans un monde en trois dimensions – puis nous nous souvenons d’Albert Einstein et du continuum espace-temps, et nous portons le chiffre à quatre, pas plus.
Mais laissez-moi vous confier un secret. Il y a bien une cinquième dimension, nos langues en témoignent : c’est le royaume des possibles.
“Le plus grand des petits mots”
Quand nous disons “Si Kim était avec nous, ce repas lui ferait grand plaisir”, nous nous projetons dans un monde où Kim est avec nous. Et une fois dans ce monde-là, nous affirmons que Kim tire grand plaisir de ce repas, à nos côtés.
Penser le possible, parler du possible, voilà deux façons essentielles pour nous, êtres humains, de nous orienter dans l’existence.
La phrase conditionnelle, comme celle sur Kim et ce repas partagé, est un véhicule à bord duquel on explore ce qui aurait pu être, et ce qui pourrait être. Par elle, nous exprimons la causalité, la prédiction, l’anticipation, l’aspiration, et le regret.
La conjonction utilisée pour construire une phrase conditionnelle, le mot si, est la porte d’entrée la plus évidente vers la dimension du possible.
C’est même “le plus grand des petits mots”, comme le dit Dolly Parton dans sa chanson If Only [“Si seulement”].
Mais il y a bien d’autres façons d’exprimer le possible. “Sans toi, je n’arriverais pas à résoudre cette énigme” matérialise ainsi la possibilité que je réfléchisse à l’énigme sans toi.
