Patron accusé de racisme, marque prisée en MMA… Ce qu'il faut savoir sur la marque Venum avec laquelle Macron s’affiche

À 200 jours des JO organisés à Paris, le chef de l'État a publié une vidéo dans laquelle il apparaît avec des gants de boxe de la marque Venum sur l'épaule..

Emmanuel Macron porte des gants de boxe de la marque Venum dans une publication sur les réseaux sociaux
Emmanuel Macron porte des gants de boxe de la marque Venum dans une publication sur les réseaux sociaux

"Faire au moins 30 minutes de sport chaque jour". C'est le message porté par Emmanuel Macron, ce lundi 8 janvier, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, à 200 jours du début des Jeux Olympiques organisés à Paris.

À cette occasion, le chef de l'État s'est mis en scène, portant un t-shirt tricolore de la fédération française de boxe, et pose devant un sac de boxe. Mais surtout, il porte à l'épaule une paire de gants de boxe de la marque Venum.

Une success story à la française

Cette PME du Val-de-Marne, fondée en 2006 et spécialisée dans les vêtements et accessoires de sports de combat est en train de devenir une référence dans le domaine des sports de combat, en devenant notamment le partenaire officiel de l'UFC, la plus importante ligue mondiale de MMA, en remplaçant le géant Reebok.

Une marque, dont le logo est une tête de serpent, qui s'est notamment distingué en réalisant un partenariat avec l'entreprise française de développement et de distribution de jeux vidéo Ubisoft, pour lancer différents produits autour du jeu vidéo "Assassin’s Creed Valhalla" : t-shirt, sweat, casquette, gants de boxe et jogging. Preuve de sa notoriété, la marque est aujourd'hui disponible dans de nombreuses enseignes de vente d'équipement de sport.

Un ancien karateka, passé par une école de commerce

À la tête de cette réussite à la française, Franck Dupuis, un ancien karatéka passé par une classe prépa et une école de commerce avant de devenir ingénieur d’affaire chez IBM. Il lance la marque "Dragon Bleu" qui importe du Brésil, avant de lancer sa propre marque de vêtements spécialisés, Venum, imaginée en 2005 et lancée en 2006.

Mais Franck Dupuis est aussi accusé de racisme, comme le rapportait le média StreetPress. Dans cette enquête, le média rapporte que 21 salariés de l'entreprise dénoncent son management et décrivent un homme raciste, sexiste et mégalo, au management brutal.

"Ça sent l’Afrique, ici" à des salariés noirs et maghrébins en train de déjeuner

Une enquête, qui cite 21 salariés ou ex-salariés, illustrent leurs accusations. L'un d'eux rapporte qu'alors qu'ils sont cinq à déjeuner dans l’espace cuisine de l’open space, quatre noirs et un maghrébin, Franck Dupuis passe par là et leur aurait lancé "Ça sent l’Afrique, ici". Une "blague" qu'il qualifie de récurrente.

Autre exemple d'un ex-salarié, il surnommerait les Maghrébins "les Mexicains", parce que ce sont "les Arabes des États-Unis". "Quand il voyait des prénoms d’origine étrangère dans les candidatures, il me disait de lui ramener des gens qui parlent français", poursuit Gaspard, cadre démissionnaire.

Ils ne veut plus embaucher de femme car elles "tombent enceintes et ne servent plus à rien !"

Sa vision de la femme est aussi pointée du doigt par ses ex-salariés, comme l'explique Julie, une ancienne salariée. "Tout ce qui était au-delà du 36 ça n’existait pas pour lui", affirme-t-elle avant de préciser que Franck Dupuis explique fréquemment que ses produits ne sont pas faits "pour les grosses vaches".

Autre élément, ses sorties verbales contre les congés maternités, rapportés par plusieurs ex-salariés "Rappelez-moi de ne plus jamais embaucher de femme parce qu’elles tombent enceintes et ne servent plus à rien !", rapporte Street Press.

Il nie les accusations

Dernier exemple glaçant du média en ligne, lorsqu'une salariée démissionnaire lui rapporte que personne ne l'aime dans l'entreprise. "Ce dernier aurait déboulé dans l’open space, mimé une kalachnikov et affirmé qu’il va 'tirer à balles réelles' sur ceux qui parlent. Après quoi, l’employeur aurait qualifié ses salariés de 'cafards'", rapporte le média en ligne.

Interrogé par StreetPress, Franck Dupuis nie les accusations et dénonce une "infamie". Si Emmanuel Macron a voulu afficher la réussite de l'entreprise Venum, pas sûr qu'il ait voulu mettre en avant le comportement de son patron.

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