Pourquoi de nombreux patients sous anesthésie souffrent... d'hallucinations sexuelles

Les anesthésies peuvent provoquer des hallucinations sexuelles dérangeantes chez certains patients. Des chercheurs tentent de comprendre la raison.

Nous n’agissons pas tous de la même façon lors des anesthésies. Les médicaments sédatifs-hypnotiques, comme le propofol, le midazolam, le diazépam et l'oxyde nitreux, utilisés pour cette procédure-là, ralentissent le cerveau, peuvent perturber le sens de la réalité et provoquer, chez des patients, des hallucinations sexuelles. Alors que certains vont faire des commentaires suggestifs, d’autres en revanche vont passer à l’acte en tentant par exemple d’embrasser leur médecin ou bien encore en se masturbant. Certains vont même se réveiller en pensant à tort avoir été agressés sexuellement.

Ce phénomène, connu depuis longtemps, a été confirmé par plusieurs études. L’une d’elles, datant de 1984, avait notamment révélé que 18% des personnes anesthésiées au cours d’opérations dentaires ou médicales avaient du mal à distinguer la réalité du fantasme pendant et peu de temps après l’administration.

Pour tenter de comprendre la raison pour laquelle certains patients ont ces fantasmes sexuels, les chercheurs en pharmacologie Melody White et le Dr C Michael White de l'Université du Connecticut (États-Unis), dont les propos ont été relayés par le Sun, ont examiné tous les cas d'hallucinations sexuelles publiés dans la littérature médicale. Selon eux, une meilleure compréhension pourrait les aider à déterminer comment réduire efficacement le risque d'hallucinations pour assurer la sécurité des patients et des prestataires.

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La cause de ce phénomène inconnue

Et si pour le moment, la cause de ce phénomène n’a pas encore été déterminée, ils ont trouvé une correspondance frappante entre l'emplacement anatomique de la procédure et l'endroit où le patient se touchait par exemple. Les procédures impliquant la bouche étaient perçues comme du sexe oral. Les procédures thoraciques comme des caresses mammaires et les procédures à l'aine comme une pénétration vaginale. En parallèle, le fait de presser une balle pour rendre une veine plus accessible était lié au pénis et à la masturbation.

Ils ont également rappelé les résultats d'une étude de 2009, selon laquelle les personnes les plus susceptibles de souffrir d'hallucinations sexuelles recevaient des doses plus élevées d'anesthésiques et étaient âgées de moins de 50 ans.

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