"Partir serait mieux": Mélenchon accuse Autain de "sabotage" dans une boucle Telegram

Une charge sans ménagement qui atteste de la teneur des relations entre Jean-Luc Mélenchon et Clémentine Autain. L’Obs révèle ce jeudi 8 février que le leader de La France insoumise a accusé la députée LFI de "sabotage" dans la boucle Telegram des députés insoumis. Objet de son courroux: l’interview de cette dernière à France Info, vendredi 2 février.

Dans celle-ci, l’élue de Seine-Saint-Denis met en cause la stratégie du mouvement: "Je pense en effet que le profil de La France insoumise depuis un an, n'a pas permis d'engranger des forces. Et effectivement, nous a coûté, oui je le crois", dit l'insoumise, rangée au rang des "frondeurs" du mouvement, au même titre que François Ruffin, Alexis Corbière ou Raquel Garrido. Comme elle, ils n'ont pas été retenus dans la direction insoumise en décembre 2023.

"C'est un enjeu de profil de certains positionnements, du clash, de manques parfois à mon sens de solennité", complète la parlementaire.

"Rien de nouveau sous le soleil"

Outre l'organisation de LFI, les désaccords sont nombreux, entre la gestion de l'affaire Quatennens, la stratégie sur la réforme des retraites ou encore la qualification ou non du Hamas comme un mouvement "terroriste". Et Clémentine Autain ne s'en est pas cachée au fil des mois.

"Il n'y a rien de nouveau sous le soleil dans ce que je vous raconte ici", fait-elle remarquer sur France Info. Mais Jean-Luc Mélenchon fulmine:

"Le sabotage de Clémentine Autain doit cesser!", lâche-t-il dans la boucle Telegram des députés insoumis.

"Partir serait mieux"

"Les coups dans le dos en période de campagne électorale ne sont pas acceptables", déplore le leader insoumis. "Qui entend dire, à part dans les classes moyennes supérieures et les journalistes amis des criminels de guerre, que nous reculons?", ajoute-t-il, faisant référence à une supposée complaisance entre les médias et le gouvernement israélien.

Le tribun raille ensuite l'initiative de Clémentine Autain en 2019, au lendemain d'élections européennes durant lesquelles, la liste de LFI, menée par Manon Aubry, n'avait récolté que 6,31% des voix. La députée, ainsi qu'un millier de signataires, appelaient alors dans Le Monde à un "big bang", soit une forme de front populaire, réunissant responsables politiques de gauche, ainsi que des militants associatifs et syndicaux.

"Pour le prochain big bang avec le PS et EELV démocratiquement organisé en secret, avoir la patience d'attendre les résultats", écrit Jean-Luc Mélenchon.

Avant de suggérer un départ de Clémentine Autain, tout en sous-entendant un manque de jugeote: "Partir serait mieux, plus honnête, plus respectueux humainement. Donc hors de portée."

Article original publié sur BFMTV.com