Parler du féminicide de Marie Trintignant survenu il y a 20 ans est important, saluer sa carrière à l’écran aussi

L’actrice française est décédée il y a vingt ans. L’occasion pour nous de revenir sur certains des films qui ont marqué sa vie au cinéma ou à la télé.

CINÉMA - La vie de Marie Trintignant ne saurait se réduire au féminicide dont elle a été victime, il y a maintenant vingt ans. L’actrice - décédée six jours après avoir été frappée par l’ex-star de la musique Bertrand Cantat - a été un visage du cinéma français, certes discret, mais non moins marquant.

Des drames (surtout), cinq nominations aux César… Marie Trintignant a tourné dans plus de 40 longs-métrages, une dizaine de séries ou téléfilms, elle est aussi montée sur les planches de plusieurs grandes scènes nationales, dont le Théâtre de Chaillot aux côtés de François Cluzet.

Pour ne jamais oublier l’actrice qu’elle a été, Le HuffPost a décidé de mettre en avant cinq œuvres clés de sa carrière. Les voici.

Son « premier » film

Même si Marie Trintignant a commencé dès l’âge de 4 ans a joué devant la caméra de sa mère, Nadine Trintignant (Mon amour, mon amour), c’est un peu plus tard à l’adolescence qu’elle obtient son premier grand rôle. À 16 ans, elle est choisie par Alain Corneau pour incarner Mona dans Série noire.

Le long-métrage, désormais dans les annales du film noir, raconte l’histoire de Franck Poupart (Patrick Dewaere), petit représentant de commerce à la vie minable qui, aux côtés de Mona qu’il vient de rencontrer, décide de voler la fortune de la tante de cette dernière. Meurtre, violences, absence de scrupules… La suite est glaçante.

Le téléfilm de sa vie

C’est seulement dans les années 1980 qu’on dit de sa carrière qu’elle a décollé. Et ce, grâce à un téléfilm du réalisateur belge Étienne Périer, diffusé en deux parties sur France 2 : La Garçonne.

Adaptation d’un roman éponyme de Victor Margueritte, la mini-série met en scène Marie Trintignant dans le rôle de Monique L’Herbier, ex-mondaine originale qui décide de rompre un beau jour avec ce milieu, selon elle « hypocrite », pour se faire un nom dans la décoration et vivre sa vie de manière libre, fantaisiste, avec audace et loin des codes moraux de la société des années 1920.

Marie Trintignant chez Chabrol

Une affaire de femmes, en 1988. Betty, quatre ans plus tard. Claude Chabrol lui offre, à deux reprises, une place dans ses films. Dans le premier, un film inspiré de la dernière femme guillotinée en France, elle est Lucie, une travailleuse du sexe hébergée par son amie Marie Latour (Isabelle Huppert), en plein régime de Vichy. Un rôle qui lui vaut une nomination au César de la meilleure actrice dans un second rôle.

Et dans le second, une certaine Betty, une femme alcoolique au fond du trou qui, après avoir dû quitter mari et enfant, tente de revenir sur son passé pour mieux repartir. Un rôle robuste qui lui vaut le prix de la meilleure actrice au festival italien du film de Taormine, en 1992.

Une comédie grinçante

Habituée aux rôles graves, Marie Trintignant savait également faire rire, comme dans Comme elle respire, comédie policière de Pierre Salvadori sortie au cinéma en 1988. Elle y joue Jeanne, une femme mythomane qui ne peut pas s’empêcher de mentir et de raconter de folles histoires.

Malheur : un beau jour, elle est la proie d’un beau jeune homme, un escroc du nom d’Antoine joué par Guillaume Depardieu qui après avoir appris d’une vieille qu’elle serait une riche héritière décide de la séduire pour l’enlever. Pour ce rôle, elle est nommée aux César dans la catégorie meilleure actrice.

« Télévision et cinéma, c’est le même métier »

Longtemps attirée par les figures féministes, Marie Trintignant n’a jamais délaissé les rôles qui lui étaient proposés sur le petit écran. Et heureusement, sans quoi on ne l’aurait peut-être jamais vue dans Victoire ou la douleur des femmes. Un téléfilm fort en trois parties signé Nadine Trintignant et dans lequel elle tient le rôle-titre, celui d’une médecin défenseuse de la lutte des femmes pour l’avortement.

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