Paris, Londres, Bologne... Plusieurs manifestations en Europe après les frappes d'Israël à Rafah

"All eyes on Rafah". Des milliers de personnes ont manifesté ce mardi 28 mai pour dénoncer l'action d'Israël qui, malgré une décision de la Cour internationale de justice, bombarde sans relâche la ville de Rafah dans la bande de Gaza. À Paris, ils étaient plus de 4.500 à se mobiliser selon les autorités, contre 10.000 la veille.

Certains d'entre eux ont même bloqué partiellement pendant quelques instants le périphérique, avant que les forces de l'ordre n'interviennent.

Plus tôt dans la soirée, la place de la République était remplie de manifestants. La foule, compacte, chantait "Israël assassin, Macron complice", "Nous sommes tous des enfants de Gaza", et "Israël assassine les enfants de Palestine".

"Ce n'est pas une guerre, c'est un génocide", pouvait-on lire sur plusieurs pancartes.

Étaient présents plusieurs députés LFI, dont Sébastien Delogu, exclu quelques heures plus tôt pour avoir brandi le drapeau palestinien dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.

Des milliers de personnes en Angleterre

La France n'est pas le seul pays où des manifestations pro-palestiennes ont eu lieu ce mardi. En Angleterre, à Londres, une large foule s'est rassemblée en direction de la résidence du Premier ministre Rishi Sunak, au 10 Downing Street.

Les initiateurs de cette manifestation ont revendiqué la présence de 10.000 personnes. "Notre gouvernement a supporté l'action d'Israël alors qu'un génocide est en cours. Ils ont du sang sur les mains. Ils doivent appeler à un cessez-le-feu immédiat et stopper l'armement d'Israël", a écrit l'organisation Palestine Solidarity Campaign sur les réseaux sociaux.

Le rassemblement a été émaillé de quelques tensions avec les forces de l'ordre, ont rapporté les médias locaux.

Toujours en Angleterre, des étudiants ont occupé l'université de Manchester, bouleversant ainsi le calendrier de leurs examens. Situation similaire en Belgique: afin d’apporter leur soutien aux étudiants qui protestent contre la riposte d'Israël dans la bande de Gaza, des universitaires affirment qu'ils ne dénonceront pas les étudiants pris en flagrant délit de triche lors des examens.

Une gare bloquée en Italie

En Italie, plusieurs centaines de personnes ont envahi la gare de Bologne ce mardi vers 18 heures. Drapeaux de la Palestine dans les mains, ils ont bloqué les voies, perturbant ainsi le trafic.

Des images diffusées sur le compte Instagram des "Jeunes Palestiniens de Bologne" montraient des manifestants tenant une banderole appelant au "soulèvement pour Rafah".

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"Des vies sont en jeu"

L'indignation internationale après la frappe israélienne meurtrière sur un camp de réfugiés à Rafah dimanche 26 mai ne cesse de grandir. L'Algérie prépare dès à présent un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, a annoncé son ambassadeur, Amar Bendjama, à l'issue d'une réunion d'urgence du Conseil.

"Ce sera un texte court, un texte clair, pour arrêter le massacre à Rafah", a-t-il déclaré à la presse alors que le Conseil doit se réunir ce mercredi 29 mai pour sa rencontre mensuelle à propos de la situation dans les Territoires palestiniens.

"Nous espérons que ça pourra être fait aussi vite que possible parce que des vies sont en jeu", a commenté l'ambassadeur chinois Fu Cong, espérant un vote dès cette semaine sur la résolution que prépare l'Algérie.

"Il est grand temps que ce Conseil agisse et adopte une nouvelle résolution", avait plaidé de son côté avant le début de la réunion l'ambassadeur français Nicolas de Rivière, mettant lui aussi en avant une "question de vie ou de mort".

Plus tôt dans la journée, l'Espagne, la Norvège et l'Irlande ont reconnu officiellement mardi l'État de Palestine, provoquant la fureur d'Israël qui y voit une "récompense" au Hamas pour son attaque du 7 octobre.

Article original publié sur BFMTV.com