Paris 2024 : à Tahiti, le vague à l’âme des surfeurs et écolos

À Teahupo’o, village tahitien qui a été choisi pour accueillir les épreuves de surf des Jeux Olympiques, les surfeurs et les écologistes ont du vague à l’âme. Les travaux de construction de la nouvelle tour d’arbitrage, qui devra remplacer celle déjà existante mais jugée trop dangereuse, ont commencé malgré la réticence des locaux.

Ces derniers craignent que ce nouvel édifice en aluminium n’abîme le récif ainsi que son écosystème et qu’il ne casse la vague qui fait la renommée mondiale du lagon. Ils plaident pour que les organisateurs continuent d’utiliser la tour en bois existante qui sert aux juges pour les compétitions internationales depuis déjà une vingtaine d’années.

“Pourtant, les membres du CIO et les dirigeants de cette île française en Polynésie mettent en avant des problèmes de sécurité, et la semaine dernière les travaux de construction de la nouvelle tour ont commencé, malgré l’opposition au projet”, rapporte The Guardian.

Quelques ajustements ont été faits pour réduire l’impact environnemental du bâtiment. La nouvelle tour, qui pourra accueillir 31 personnes contre 26 pour l’ancienne, devrait être plus petite que prévu et ne pas disposer de toilettes dont les rejets finissent directement dans la mer. Cependant, l’état actuel du projet prévoit toujours de “percer 133 trous dans la barrière de corail, à une profondeur de deux mètres pour y installer les fondations en béton”, détaille le quotidien britannique.

Le soutien de l’ISA

Mais pour les opposants, la situation pourrait changer puisqu’ils ont reçu un soutien de poids : la International Surfing Association (ISA). L’autorité mondiale du surf a fait part de sa désapprobation concernant la construction d’une nouvelle tour, et a même proposé des solutions : la construire sur la terre ferme, l’installation de caméras sur l’actuelle structure en bois pour filmer les surfeurs, ou l’utilisation de drones.

Cette prise de position intervient dans un contexte d’intensification de la mobilisation contre le projet lié aux Jeux olympiques. “La polémique ne cesse d’enfler depuis la première manifestation pacifique à Teahupo’o en octobre qui a rassemblé environ 500 personnes”, indique The Guardian. Une pétition contre le projet, mise en ligne en octobre 2023, a déjà reçu plus de 230 000 signatures, dont celles de grands noms du surf comme Carissa Moore et Kelly Slater.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :