Parapsychologie : des croyances surnaturelles loin d'être marginales

Parler avec ses morts, se livrer à des pratiques divinatoires, observer les ovnis… Un Français sur trois croit aux esprits, un sur quatre a vécu une expérience paranormale. Le monde serait-il plus étrange qu'il n'y paraît ?

Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°210 daté juillet/ septembre 2022.

Les phénomènes paranormaux seraient-ils un moyen de réenchanter une existence que n'irrigue plus le sentiment religieux ? Lorsque l'on frissonne au sujet des esprits frappeurs, que l'on s'adonne à la divination ou que l'on observe les ovnis, la vie spirituelle s'émancipe du cadre bien réglé d'une rationalité qui n'apaise pas les angoisses.

L'incrédule porte un regard désabusé sur ces manifestations : une description courageuse de l'existence se passe des entités surnaturelles ! Mais selon le psychiatre Patrick Clervoy, les phénomènes paranormaux ne sont pas marginaux : "Ils font partie de ce avec quoi nous pensons le quotidien." De fait, une étude Yougov réalisée en 2019 révèle qu'un tiers des Français croient aux esprits et qu'un quart ont vécu une expérience paranormale. Inutile de nier ces phénomènes, assure Patrick Clervoy : "Toutes les cultures et les civilisations ont essayé de les comprendre. Nous percevons la présence de nos défunts, cela est vieux comme le monde !" Une piste pour cette compréhension : identifier ce que ces phénomènes mobilisent tant au niveau de la psyché que du corps et de la vie de groupe.

Une silhouette humaine ou un jeu d'ombres

Les sociétés humaines ont toujours gardé un lien avec les morts. Nous refusons de voir dans le corps gisant la fin de toute existence. Le souvenir de nos défunts entretient l'idée d'une forme de vie post mortem, et peut occasionner de troublantes reviviscences, portées par un moment d'intense émotion ou d'angoisse. Notre personnalité, dans ses dimensions affective et intellectuelle, est parfois si imprégnée du rapport avec le défunt que surviennent des bouffées hallucinatoires lors desquelles nous perdons le contact avec la réalité : nous percevons le défunt. Freud comprenait ainsi le fantôme comme une psychose hallucinatoire du désir, un déni de la perte. Selon Patrick Clervoy, "ces manifestations sont [...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi