Le pape en visite au Canada : les excuses ne suffiront pas

La révélation au grand jour, l’an dernier, de sépultures d’enfants autochtones sur les sites d’anciens pensionnats catholiques canadiens, destinés à arracher ces enfants à leur culture, a secoué l’opinion et conduit des autochtones à se rendre au Vatican au printemps dernier. Le pape leur a alors présenté des excuses et annoncé sa venue au pays dans le cadre de ce qu’il a appelé un ‘‘pèlerinage pénitentiel’’ en Alberta, au Québec et à Iqaluit, dans le Grand Nord.

‘‘J’espère qu’il va parler clairement de ce qui s’est passé dans les pensionnats’’, a déclaré à Radio-Canada la grande cheffe de la nation crie du Québec, Mandy Gull-Masty.

‘‘J’aimerais aussi voir qu’il a un plan pour la suite. La visite et des excuses ne sont que la première étape’.’

“Obligation d’accélérer la réconciliation”

Le Toronto Star souligne que le pape François n’est pas un pape conventionnel : ‘‘Il aime faire bouger les choses et tenir les gens en haleine’’.

Il faudra en effet bien plus que des excuses officielles de l’Église pour son rôle dans la tragédie, indique en éditorial le Edmonton Journal : ‘‘On estime que 150 000 enfants autochtones ont été forcés de fréquenter les pensionnats financés par les autorités du Canada pendant un siècle, et l’Église catholique en dirigeait plus de la moitié’.’ Les excuses papales, observe le quotidien, sont survenues en avril alors que les Églises anglicane, presbytérienne et unie se sont toutes excusées il y a plusieurs années pour leurs rôles dans le système des pensionnats.

Le journal albertain estime que ‘‘l’Église a maintenant la possibilité, et l’obligation, d’accélérer la réconciliation par des actions plus concrètes’’.

Cela pourrait passer par ‘‘des donations pour explorer et protéger tous les lieux de sépulture potentiels pas encore recensés dans les pensionnats, […] l’éducation des congrégations et du clergé sur l’histoire des écoles et le financement de projets communautaires pour panser les blessures et d’efforts locaux pour revitaliser la culture et la langue autochtones’’.

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