Le pape François « à Marseille, pas en France » en septembre, qu’est-ce que ça change ?

FRANCE - « J’irai à Marseille, pas en France. » À quelques semaines de sa visite à Marseille, le pape François a de nouveau tenu à préciser que sa venue dans la deuxième plus grande ville française n’aurait pas valeur de visite d’État mais sera consacrée à la question migratoire.

« Je suis allé à Strasbourg (en 2014, ndlr), j’irai à Marseille (les 22 et 23 septembre), mais pas en France », a répété le jésuite argentin lors d’une conférence de presse dans l’avion le ramenant des JMJ de Lisbonne. Cela pourrait signifier que le pape, âgé de 86 ans aujourd’hui, ne visitera peut-être jamais la France officiellement.

Une visite d’Etat implique un dispositif millimétré et des cérémonies protocolaires : accueil par et rencontre avec le président, repas à l’Élysée..., ce qui n’est pas le cas ici. Cette venue du pape en France sera malgré tout une première depuis celle de son prédécesseur Benoît XVI en 2008. Le pape François s’était certes rendu en 2014 à Strasbourg, mais c’était à l’occasion d’une visite des institutions européennes.

« Rencontres de la Méditerranée »

« Le problème qui me préoccupe c’est le problème méditerranéen, c’est pourquoi je vais en France. L’exploitation des migrants est criminelle », a expliqué le pape François, qui a fait de la question migratoire une pierre angulaire de son pontificat.

Sa visite aura lieu dans le cadre des « Rencontres de la Méditerranée », un forum dont la dernière édition s’était déroulée à Florence, et où le pape François n’avait pas pu se rendre. Lors de cet événement, les évêques de toutes les villes de la Méditerranée se rassemblent pour échanger sur les questions migratoires.

Dans ce cadre, le diocèse de Marseille organise du 18 au 24 septembre des rencontres autour des thèmes comme les inégalités économiques, les migrations et le changement climatique, auxquelles le pape est invité pour rencontrer les évêques et des jeunes. Il doit célébrer une messe ouverte au public, après une prière en mémoire des migrants disparus en mer.

Une entrevue avec Macron prévue

« En Méditerranée, les évêques font cette rencontre pour réfléchir sur le drame des migrants », a souligné le pape. « La Méditerranée est un cimetière. Mais ce n’est pas le plus grand : le plus grand cimetière se trouve dans le Nord de l’Afrique. C’est terrible. Voilà pourquoi je vais à Marseille », a-t-il justifié.

« La semaine dernière, le président Macron m’a dit son intention de venir », a ajouté le pape qui s’entretiendra avec le président de la République le 23 septembre dans l’après-midi, avant de célébrer la messe au stade Vélodrome.

Le pape avait déjà déclaré se rendre « à Marseille, mais pas en France », des propos qui avaient provoqué l’incompréhension chez une partie des catholiques français. Interrogé sur le fait de savoir s’il avait « quelque chose contre la France », le pape a répondu : « Non ! »

Le pape veut visiter les petits pays d’abord

« Là-dessus, c’est une politique. Je visite les petits pays européens, les grands (Espagne, France, Angleterre...) je les laisse pour après, pour la fin. Je veux commencer par les petits », a-t-il précisé.

Depuis son élection en 2013, Jorge Bergoglio a effectué 42 voyages à l’étranger et visité une soixantaine de pays, donnant priorité aux « périphéries ». Malgré une santé de plus en plus fragile l’obligeant à se déplacer en fauteuil roulant, il continue de voyager et se rendra en Mongolie début septembre.

Dans des interviews récentes, le pape a aussi évoqué des projets de voyage en Argentine et au Kosovo, sans préciser les dates.

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