Le pape François est à Bahreïn, premier pape à visiter ce pays

Le pape François est arrivé ce jeudi à Bahreïn pour une visite de quatre jours. C'est la première d'un souverain pontife dans le petit royaume du Golfe où il devrait insister sur le dialogue avec l'Islam, sur fond d'appels d'ONG pour faire respecter les droits humains.

L'avion du souverain pontife a atterri à 16H40 (13H40 GMT) à l'aéroport de la ville d'Awali (centre). Le pape François a été accueilli à sa descente d'avion par Hamad ben Issa Al Khalifa, roi de Bahreïn. Le souverain pontife devait prononcer un discours en fin d'après-midi devant les autorités et le corps diplomatique au palais d'Al-Sakhir.

Etat insulaire de 1,4 million d'habitants, Bahreïn a formalisé ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège en 2000 et compte quelque 80 000 catholiques selon le Vatican, venus essentiellement d'Asie du sud-est, d'Afrique, du Moyen-Orient et de pays occidentaux. Mais cette visite, la 39e à l'étranger de François et la seconde dans la péninsule arabique depuis son voyage historique aux Emirats arabes unis en 2019, devrait surtout faire la part belle au dialogue interreligieux, dont il est un fervent défenseur.

Le pape s'exprimera vendredi devant le "Conseil des sages musulmans" à la Mosquée du palais royal et rencontrera le grand imam d'Al-Azhar du Caire, institution respectée de l'islam sunnite, avec lequel il avait signé à Abou Dhabi un document fondateur sur la fraternité humaine. "La rencontre de ces deux figures musulmane et chrétienne est un honneur pour Bahreïn", a déclaré Cheikh Dr. Abdul Latif Al-Mahmoud, membre du Conseil suprême des affaires islamiques de Bahreïn.

Droits humains

Organisée dans le cadre d'un forum de dialogue entre l'Orient et l'Occident, cette visite est toutefois pointée du doigt par les organisations de défense des droits humains qui dénoncent notamment les discriminations contre la communauté chiite du pays.

Mardi, neuf ONG ont appelé le pape à "exiger publiquement que Bahreïn mette fin à toutes les exécutions, abolisse la peine de mort et enquête sérieusement sur les allégations de torture et les violations du droit à un procès équitable". Dans un rapport publié lundi, Human Rights Watch a critiqué une "marginalisation ciblée" de l'opposition politique, estimant qu'on "ne peut pas qualifier Bahreïn de démocratie".

De son côté, le pays entend jouer la carte de la tolérance religieuse pour adoucir son image internationale. Le gouvernement a d'ailleurs réagi en assurant que "la liberté de religion et de culte sont des droits protégés par la Constitution". "Le Royaume ne tolère pas la discrimination, la persécution ou la promotion de la division fondée sur l'appartenance ethnique, la culture ou la foi", a-t-il ajouté.

Deux semaines avant le coup d'envoi du Mondial controversé au Qatar voisin, le pape pourrait aussi évoquer les droits des travailleurs immigrés et la défense de l'environnement, deux thèmes chers à son pontificat.