L'ancien pape Benoît XVI est mort

Joseph Ratzinger est devenu le pape émérite Benoît XVI en février 2013 en renonçant au trône de Pierre, une première dans l'Église depuis 1294. - Credit:AFP
Joseph Ratzinger est devenu le pape émérite Benoît XVI en février 2013 en renonçant au trône de Pierre, une première dans l'Église depuis 1294. - Credit:AFP

Il fut longtemps le mal aimé et l'incompris, nos temps qui portent un culte à l'éphémère s'arrêtant à l'image rigoriste de ce pape allemand et introverti. Mais l'Histoire rendra peut-être justice du legs important, profond que l'esprit affûté de Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI, laisse tant dans le corpus spirituel que dans le gouvernement de l'Église. En 2013, il avait démissionné en raison d'une santé défaillante pour se retirer dans le monastère des jardins du Vatican. Il vient de mourir à l'âge de 95 ans.

On ne dira jamais assez l'apport intellectuel de ce théologien pointilleux, auteur d'une monumentale biographie de Jésus en plusieurs tomes, qui passa sa vie à explorer la foi chrétienne, d'abord comme contributeur progressiste – on l'a oublié – au concile Vatican II puis comme gardien inflexible des dogmes à la tête de la redoutée congrégation pour la doctrine de la foi, jusqu'à paraître pour un pape ultraconservateur. En février dernier, trois semaines après la publication d'un rapport l'accusant d'inaction face à des violences sur mineurs dans l'archevêché de Munich, il avait demandé « pardon » aux victimes dans une lettre rendue publique par le Vatican. Mais il avait assuré ne jamais avoir couvert de pédocriminel.

« Berger allemand » d'une foi rigoureuse et d'une morale sexuelle archaïque, parfois gaffeur, piètre administrateur de l'Église, privé du charisme de son prédécesseur Jean-Paul II et de son successeur, le pape François, Joseph Ratzinger [...] Lire la suite