Pap Ndiaye nommé au Conseil de l’Europe, la droite et l’extrême droite continuent de le viser

La droite ne lâche pas Pap Ndiaye (ici le 20 juillet 2023), envoyé au Conseil de l’Europe
La droite ne lâche pas Pap Ndiaye (ici le 20 juillet 2023), envoyé au Conseil de l’Europe

POLITIQUE - Pap de répit. Nommé ambassadeur de la France au Conseil de l’Europe mercredi 26 juillet, une semaine après avoir quitté le ministère de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye est à nouveau la cible de la droite et de l’extrême droite.

Plusieurs élus, du Rassemblement national ou des Républicains, demandent à Emmanuel Macron de revenir sur son choix, estimant que l’historien reconnu de 57 ans, ancien directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, n’est pas plus à sa place à Strasbourg qu’il ne l’était rue de Grenelle.

« Monsieur Ndiaye a été démis de ses fonctions ministérielles la semaine dernière pour incompétence. Est-ce l’intérêt de l’État de le nommer ambassadeur ? Est-il capable de défendre la France et d’accroître son influence au sein du Conseil de l’Europe ? À l’évidence, non », cingle Éric Ciotti dans un communiqué publié mercredi soir et rapidement relayé par de nombreux cadres des Républicains.

Toujours sur les réseaux sociaux, Julien Odoul, le député du Rassemblement national estime pour sa part que « le bilan minable » de Pap Ndiaye aurait dû conduire à la fin de sa carrière. « Mais en République macroniste, il existe la prime à la médiocrité », fulmine-t-il, émoji de colère à l’appui, quand Nicolas Dupont-Aignan parle, lui, de « honte. »

Pap Ndiaye défend sa nomination

Autant de critiques que l’ancien ministre, ciblé « ad hominem » au cours de l’année « la plus âpre de sa vie », selon ses mots de lors de la passation de pouvoir avec son successeur Gabriel Attal rue de Grenelle, a semble-t-il anticipé.

Pour battre en brèche l’idée que ce mouvement constitue un « recasage », une habitude prise par Emmanuel Macron à l’égard de ses anciens ministres, Pap Ndiaye a rapidement justifié son arrivée à Strasbourg auprès de l’AFP en parlant d’une « nomination en droite ligne avec (s)es engagements de toujours. » « Je travaille depuis longtemps sur les questions de racisme et de discrimination. Et dans mes fonctions de ministre de l’Éducation nationale, j’ai aussi prêté grande attention à cela », a-t-il assuré.

À Strasbourg, l’universitaire reconnu pour ses travaux sur l’histoire sociale des États-Unis et des minorités va rejoindre une institution dont le rôle est de s’assurer de la défense des droits de l’homme en Europe. Il prend la suite de Marie Fontanel, une inspectrice des affaires sociales, ancienne conseillère « santé » d’Emmanuel Macron, laquelle devient ambassadrice aux Philippines.

Au Conseil de l’Europe, Pap Ndiaye va siéger chaque semaine au sein du « Comité des ministres », dont la fonction essentielle est d’assurer l’exécution des arrêts et de certaines décisions de la Cour européenne des droits de l’homme par les 46 États membres de ce cénacle. « Un poste très important », selon les mots de l’ancien ministre de l’Éducation nationale, « car les questions relatives aux droits de l’homme interpellent tous les pays, y compris la France », récemment épinglée pour des sujets de violences policières ou pour le traitement des personnes handicapées.

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