Paléobionique : des espèces disparues renaissent grâce aux robots

Nouveau domaine de recherche, la paléobionique permet de reproduire des formes de vie éteintes et de les animer grâce à la robotique molle. Objectif des paléontologues : mieux comprendre l'évolution des créatures terrestres.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°926, daté avril 2024.

De ces créatures qui vivaient il y a 450 millions d'années, il ne reste que de fugaces impressions ornant certaines roches de l'ordovicien (-485,4 à -443,4 millions d'années). Juste assez pour imaginer leurs drôles de formes : des cônes, des sphères quasi parfaites ou des sortes de petites massues à tentacules pour la classe des rhombifères, les plus anciens échinodermes connus dont les étoiles de mers, les oursins ou les ophiures sont les représentants actuels.

Au sein de ce groupe, les pleurocystitides (2 centimètres) sont considérés comme les premiers organismes pouvant se déplacer activement, à l'aide d'une tige musculaire. Mais comment ? "Ce sont des animaux, aujourd'hui disparus, pour lesquels il n'existe aucun analogue moderne qui puisse donner des clés pour appréhender leur comportement. Jusqu'à présent, la résolution de ces questions n'était qu'une affaire d'opinion ou de scientifiques, sans aucun moyen de tester des hypothèses concurrentes ", explique William Ausich, paléontologue à l'Université d'État de l'Ohio (États-Unis).

Une approche inédite pourrait enfin apporter des éléments objectifs et scientifiquement valides : la paléobionique. Ce champ de recherche constitue un nouveau domaine de la paléontologie, qui consiste à reproduire les formes de vie ancestrales et à les animer. Le tout grâce à la robotique molle, qui recourt à des matériaux ou à des structures souples ou élastiques pour la construction d'automates. Et ce, dans le but de mieux comprendre l'écologie de ces animaux.

"Jusqu'à ce que les machines à voyager dans le temps soient inventées, nous ne saurons jamais à 100 % comment un organisme éteint s'est comporté, mais la paléobionique offre un moyen de séparer les hypothèses raisonnables des hypothèses déraisonnables, ainsi que l'hypothèse la plus probable parmi les hypothèses raisonnables, souligne William Ausich. En plus de comprendre les bases du c[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi