La péridurale réduit de 35 % le risque de complications sérieuses à l’accouchement, selon cette étude

En France, près de huit femmes sur dix ont recours à une anesthésie péridurale durant leur accouchement.
FatCamera / Getty Images En France, près de huit femmes sur dix ont recours à une anesthésie péridurale durant leur accouchement.

SANTÉ - Les complications lors de l’accouchement continuent de compter parmi les causes de mortalité maternelle. Parmi les outils à la disposition des médecins : la péridurale. Selon une étude des universités britanniques de Glasgow et de Bristol publiée en avril 2024, faciliter l’accès à cette procédure allégerait en effet le risque de complications sérieuses à la maternité.

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L’anesthésie péridurale, administrée entre deux vertèbres lombaires, permet d’atténuer les douleurs lors des accouchements par voies naturelles ou césariennes. Selon cette nouvelle étude, publiée dans la revue scientifique The BMJ et relayée par The Independent, la procédure peut aussi réduire le risque de complications sérieuses de 35 %.

Une réduction des risques de complications

L’étude britannique est basée sur un échantillon de 567 216 femmes ayant accouché dans des hôpitaux écossais entre 2007 et 2019, parmi lesquelles 125 024 ont eu recours à une péridurale.

Les résultats suggèrent qu’une péridurale peut considérablement diminuer le risque de mortalité maternelle des personnes enceintes, particulièrement pour celles accouchant de manière prématurée ou ayant des antécédents médicaux. Selon les chercheurs, la péridurale réduit le risque de certaines complications graves lors de l’accouchement, notamment les crises cardiaques, l’éclampsie ainsi que les hystérectomies.

La France est l’un des pays où l’utilisation de l’anesthésie péridurale est la plus fréquente au monde. En 2021, 82,7 % des femmes françaises ont ainsi eu recours à cette procédure lors de leur accouchement. Mais le chiffre est bien plus bas en Écosse, où seules 22,2 % des personnes enceintes en ont reçu une entre 2007 et 2020.

Élargir l’accès à la péridurale

Autre élément à prendre en compte : les disparités sociales dans l’accès à la péridurale. Dans une autre étude publiée en février 2024 dans The BMJ, les chercheurs rapportent en effet une différence de prise en charge de 4 % sur cette procédure entre les femmes issues de milieux défavorisées et celles venant de classes moyennes.

Cette nouvelle étude sur les effets de la péridurale sur les risques de complications lors de l’accouchement pousse les chercheurs à demander un meilleur accès à ce service à la maternité pour toutes les personnes enceintes, et notamment celles dont la santé est plus vulnérable.

« En élargissant l’accès et en améliorant la sensibilisation, nous pouvons réduire de manière significative le risque de conséquences graves pour la santé et garantir des expériences d’accouchement plus sûres », a déclaré à l’université de Bristol la professeure Rachel Kearns, principale autrice de l’étude.

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