Pénurie de profs : La grogne contre le recteur de Créteil illustre la galère de la rentrée scolaire

Il manque 4000 enseignants pour la rentrée scolaire 2022, selon le ministère de l’Éducation nationale (Image d’illustration).
NurPhoto / NurPhoto via Getty Images Il manque 4000 enseignants pour la rentrée scolaire 2022, selon le ministère de l’Éducation nationale (Image d’illustration).

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Il manque 4000 enseignants pour la rentrée scolaire 2022, selon le ministère de l’Éducation nationale (Image d’illustration).

ÉDUCATION - « Cynisme et opportunisme », « inadmissible »... Ce mercredi 24 août, des enseignants et syndicats ont exprimé leur colère après que le recteur de l’académie de Créteil Daniel Auverlot a reconnu fidéliser les enseignants contractuels plutôt que de donner la priorité aux titulaires dans le sud de la Seine-et-Marne afin d’éviter la pénurie de professeurs.

Cette déclaration est intervenue mardi lors de la visite du ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye dans l’académie, à dix jours de la rentrée marquée par la pénurie d’enseignants. Dans le court extrait vidéo partagé sur les réseaux sociaux, Daniel Auverlot explique que « sur le sud Seine-et-Marne, la politique a été plutôt de fidéliser les contractuels et de les faire passer avant les titulaires ».

À la fin de l’extrait de 15 secondes, il reconnaît que ce type de « gestion est un peu contradictoire par rapport à ce qui se fait dans la fonction publique ». À côté de lui, le ministre Pap Ndiaye acquiesce.

Des contractuels pour pallier le manque d’enseignants

Sur Twitter, les syndicats et les enseignants sont montés au créneau. « Cynisme et opportunisme en instrumentalisant la crise de recrutement pour aller toujours plus loin dans la remise en cause du statut et en piétinant les droits des titulaires », dénonce Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire.

La porte-parole du SNuipp-FSU, premier syndicat du primaire, ironise aussi : « Le recteur est en train d’expliquer qu’il ne respecte pas les droits des personnels titulaires et qu’il fait passer les contractuels avant les titulaires ! Ça c’est une vraie bonne mesure pour améliorer l’attractivité du métier », écrit Guislaine David.

La discussion publiée dans son intégralité sur Youtube par Euronews et visible ci-dessous permet toutefois de remettre du contexte. À partir de 34’04, Daniel Auverlot explique en effet que donner la priorité à des contractuels « garantit le fait d’avoir des personnes dans le Sud Seine-et-Marne », un territoire à plus de 100 kilomètres de Paris « très mal desservi », où le rectorat « a parfois du mal à pourvoir des postes ».

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La situation est tendue dans toute la France avec 4 000 postes non pourvus aux concours enseignants. L’académie de Créteil est particulièrement touchée : seulement 900 candidats ont été recrutés pour 1 665 postes en écoles maternelles et élémentaires. Malgré tout, Pap Ndiaye a promis qu’« il y aura un professeur devant chaque classe dans toutes les écoles de France » à la rentrée.

Pour pallier le manque d’enseignants, des contractuels ont été embauchés dès juin lors de controversés « job-dating », entretiens organisés dans plusieurs académies. D’autres continuent d’être recrutés dans les jours précédant la rentrée. « Il est vrai que nous avons recours à une proportion d’enseignants contractuels qui est importante », a reconnu Pap Ndiaye : 1 % des enseignants dans le premier degré et entre 8 et 10 % dans le second degré, avec des variations selon les académies.

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