Péage et bus incendiés, bagarre générale… Que s’est-il vraiment passé entre supporters Lyonnais et Parisiens sur l’A1 avant la finale de la Coupe de France?

C’était un match à hauts risques, classé 5 sur une échelle de 5 par les services de la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme. Et il a donné lieu à des incidents d’une rare violence et qui heureusement, n'ont occasionné "seulement" qu'une trentaine de blessés. Mais les images, elles, font froid dans le dos et les dégâts matériels sont impressionnants, laissant à penser qu’une nouvelle fois, le football français et ses supporters sont passés tout près du drame.

Pourquoi les bus parisiens et lyonnais se sont-ils retrouvés au même endroit et au même moment?

Les autorités avaient été très claires dans leur arrêté. Les supporters lyonnais devaient se regrouper sur l’aire de Rumaucourt sur l’autoroute A 26 à 15h15. Ceux du PSG devaient se regrouper à la gare de péage de Fresnes sur l’A1. A noter que les bus lyonnais une fois regroupés et sous escorte à Rumaucourt devaient forcément passer par cette gare de péage sur l’A1, et donc devant les supporters parisiens, sauf à passer avant eux. Cela n’a pas été le cas, notamment parce qu’une partie du cortège lyonnais est partie avec deux heures de retard car, selon les informations de RMC Sport, un bus a tapé un portail en partant et a bloqué les bus derrière lui.

Que s’est-il passé au péage?

Des bus lyonnais partis en retard donc, sont donc arrivés au péage sur l’A1 là où les supporters parisiens se rassemblaient. Un péage où il était donc facile de bloquer des véhicules. Qui a attaqué le premier? Les versions divergent. Des supporters lyonnais présents dans les bus ont expliqué à RMC Sport qu’ils ont été attaqués, parlant de ressenti d’une agression et de guet-apens. Les Parisiens sont descendus des bus pour venir en découdre avec les Lyonnais qui, eux, auraient voulu protéger les familles qui étaient dans le bus pour éviter l'intrusion, expliquent-ils.

Les supporters parisiens, dans un communiqué du CUP, estiment toutefois de leur côté qu’ils ont été attaqués par les Lyonnais.

Le préfet du Nord, lors de son point presse, est resté assez flou: "Une des deux équipes était à l'heure et elle est arrivé à l'endroit indiqué. L'autre équipe est arrivée au mauvais endroit dans un mauvais timing et a repéré les supporters adverses. Ils sont sortis pour les attaquer. Il y a eu des rixes très violentes qui ont suscité l'intervention des forces de l'ordre."

S’en est suivie une bagarre générale assez floue. Sur plusieurs images, on voit des supporters parisiens cagoulés et pour certains avec des armes blanches.

Selon un premier bilan, 30 blessés léger sont à déplorer. "Au moins huit policiers" ont aussi été légèrement blessés, a ajouté le préfet du Nord Bertrand Gaume avant la rencontre. Un bus a été incendié, un incendie qui s’est propagé à la barrière de péage, conduisant les autorités à fermer l’autoroute dans les deux sens. Les supporters Lyonnais retardés et dont le bus a été incendié sont finalement arrivés au stade aux alentours de la 69e minute de la finale.

Quelles réactions des autorités?

"Je condamne avec la plus grande fermeté toutes les violences", a réagi le chef de l'Etat Emmanuel Macron, présent au stade, lors d'une déambulation publique à Tourcoing. "Ce sont des rendez-vous sportifs où il faut avant tout être dans la joie." L'affaire est désormais entre les mains du procureur à en croire les propos du préfet : "L'ordre public a été troublé. La suite, les images et les caméras piétons des policiers seront versées à l'autorité judiciaire et il appartiendra au procureur d'Arras d'ouvrir une enquête. C'est sa compétence et pas la mienne."

Article original publié sur RMC Sport