« Père Noël en détresse » : en Belgique, cette vidéo de vœux de la ministre de la Défense lui vaut des critiques

La ministre belge de la Défense Ludivine Dedonder s’est mise en scène en train de secourir le père Noël en mer pour sa vidéo de vœux de fin d’année. Une idée qui a déplu à certains responsables politiques locaux.
Capture d’écran Ludivine Dedonder La ministre belge de la Défense Ludivine Dedonder s’est mise en scène en train de secourir le père Noël en mer pour sa vidéo de vœux de fin d’année. Une idée qui a déplu à certains responsables politiques locaux.

BELGIQUE - « Place au sauvetage, pas une minute à perdre ! On y va, amiral ! » À l’approche de la fin de l’année, ce vendredi 22 décembre, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a publié, comme nombre de responsables politiques à travers le monde, un message où elle souhaite de « joyeuses fêtes ». Sauf que sa vidéo lui a valu quelques critiques.

Dans la séquence, la ministre socialiste du gouvernement d’Alexander De Croo apparaît dans un navire de la marine nationale, le patrouilleur Pollux. À côté d’elle, l’amiral Michel Hofman, le chef de la Défense, c’est-à-dire le plus haut personnage des forces armées belges. Ensemble, les deux responsables se félicitent en français et en néerlandais d’une année semble-t-il réussie pour l’armée locale… jusqu’à ce qu’une alarme retentisse.

Là, comme vous pouvez le voir ci-dessous, la ministre et l’amiral, avertis du fait que le père Noël se trouve en situation de détresse à bord d’un bateau en panne, se lancent à son secours. S’équipant de combinaisons militaires et prenant place à bord d’un navire rapide, ils fondent à la rescousse du vieillard et de ses cadeaux, avant de remonter dans le Pollux pour se congratuler et adresser leurs vœux à la population.

Une vidéo qui a valu des critiques à Ludivine Dedonder. Plusieurs personnalités politiques estiment en effet assister à un gâchis d’argent public. La ministre « peut participer à un jeu si elle le veut, mais pas avec l’argent de nos impôts et elle se doit de respecter l’institution », s’agace par exemple sur X (anciennement Twitter) Georges-Louis Bouchez, le président du Mouvement réformateur (MR), un parti libéral et conservateur qui est la quatrième force de la chambre des Représentants belge et qui participe à la coalition de gouvernement. Et d’ironiser encore avec un sarcastique : « Imaginez Poutine regarder cette vidéo… »

L’image de la Belgique « mise à mal »

Membre du même parti, le conseiller José Vanobost renchérit sur le même réseau : « Pendant que la ministre fait l’influenceuse, il y a deux semaines, l’ancien général Thys soulignait que si la guerre éclate en Belgique, nous serons obligés de jeter des pierres au bout de quelques heures seulement, faute de munitions… »

Député MR, Denis Ducarme fustige sur le même réseau « une opération de marketing politique (...) alors que la guerre sévit à 2000 km » et déplore que celle-ci ait nécessité de « mobiliser des moyens publics et militaires ». Avant d’ajouter, comme le rapporte le site Sudinfo, que « si la croisière s’amuse pour Dedonder, nous, au MR, cela ne nous amuse plus du tout. Ce qu’elle a fait là met à mal l’image de la Belgique, aussi à l’international. »

Quant à Theo Francken, membre du parti nationaliste flamand N-VA et élu siégeant au sein de l’Assemblée parlementaire de l’Otan, il se contente d’un « Parfois, je suis désolé pour notre chef de la Défense ».

Des reproches balayés par l’intéressée, qui s’est fendue d’un communiqué auprès de l’agence de presse Belga. Expliquant qu’elle voulait simple « remercier le personnel » de la Défense nationale avec cette séquence au ton « décalé et humoristique », elle assure qu’« il n’y a pas eu un euro d’agent public dépensé » pour le tournage de cette vidéo. Là encore chez Sudinfo, elle plaide aussi pour la mauvaise foi des utilisateurs de Twitter et affirme que son message a été bien reçu par ailleurs : « Cette vidéo n’attire que des likes sur Instagram et sur Facebook. Il n’y a que sur Twitter, comme d’habitude où c’est connoté négativement et c’est cela que la presse va retenir. »

Également attaquée parce qu’elle lance un « Barre à bâbord », c’est-à-dire à gauche, qui pourrait être une pique à l’égard de ses alliés libéraux, elle se défend encore : « Quant au clin d’œil du message à bâbord, franchement… Si la ministre avait été de droite, elle aurait dit “barre à tribord“. » En clair, une fausse polémique et une « une façon moderne de communiquer », c’est tout.

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