Pâtes, riz.... Le Modem veut rétablir les modalités du titre-restaurant qui doivent changer au 1er janvier
Une proposition de loi pour faire marche arrière. Le Modem a annoncé ce mardi lors d'une conférence de presse vouloir faire voter un texte le 18 janvier prochain pour que les titres-restaurant restent éligibles à la grande majorité des courses alimentaires. La réglementation doit évoluer au 1er janvier 2024, excluant de pouvoir payer certains aliments avec les titres-restaurant.
"Il nous semble complètement aberrant que ce dispositif qui concerne quatre millions de salariés soit arrêté dans les prochaines semaines", a expliqué ce mardi matin la députée Aude Luquet.
La fin d'une disposition de la loi pouvoir d'achat
À l'heure actuelle, les chèques-déjeuner délivrés par les employeurs "peuvent être utilisés pour acquitter la totalité ou une partie du prix de tout produit alimentaire, qu'il soit ou non directement consommable (viandes, féculents, produits surgelés à cuire, etc", précise la loi).
Cette disposition provient du texte pouvoir d'achat voté à l'été 2022 qui se voulait une réponse à l'inflation qui frappe durement le porte-monnaie des Français. Elle a atteint 4,9% sur un an en France.
Riz, pâtes, viandes, légumes exclus
Ces règles doivent s'arrêter en principe le 31 décembre prochain. Si les articles directement consommables pourront toujours être achetés en titre-restaurant comme le pain, les viennoiseries, les sandwichs, les plats préparés, les fruits, tous les aliments qui nécessitent une préparation et ne peuvent donc pas être mangés immédiatement à la sortie d'un supermarché seront désormais exclus.
Cela concerne concrètement les pâtes, le riz, la viande, le poisson, les légumes, la farine... Et ce alors que la hausse des prix de l'alimentaire reste toujours importante. Les prix des courses ont ainsi progressé de 9,6% entre septembre 2022 et septembre 2023. Certaines denrées ont d'ailleurs explosé à l'instar des produits laitiers (+16,4%) ou encore les viandes surgelées (31,6%).
"Une mesquinerie sans fin du gouvernement"
Autant dire que l'évolution du fonctionnement des tickets-restaurant passe mal.
"Le gouvernement prend une mesure socialement dramatique pour des millions de Français pris à la gorge par l’inflation. Cette indifférence à la souffrance n’est plus acceptable", a jugé sur X (ex-Twitter) Marine Le Pen, la patronne des députés RN.
Le groupe s'est fendu d'un communiqué de presse pour demander officiellement au gouvernement "l'extension et la prolongation du dispositif jusqu'à fin 2024."
Même son de cloche pour le communiste Fabien Roussel qui s'agace d'une "mesquinerie sans fin du gouvernement qui veut empêcher les Français d’utiliser les tickets-restaurant pour acheter des aliments essentiels".
L'exécutif "n'a pas anticipé"
La députée MoDem qui veut déposer cette proposition de loi avance plutôt un oubli de l'exécutif.
"Le gouvernement n'a pas anticipé la fin du dispositif dans le projet de loi pouvoir d'achat", a ainsi remarqué l'élue.
La proposition de loi a toutes les chances d'être soutenue par le gouvernement qui ne dispose pas en l'état de l'agenda parlementaire d'un projet de loi adhoc pour modifier la réglementation.
Le journal L'Opinion indique que l'exécutif pourrait également déposer un amendement dans le projet de loi de finances pendant son examen au Sénat pour rétablir le dispositif.