Un ouvrier agricole endetté se suicide, sa famille évoque une arnaque aux crédits à la consommation

Trois crédits à la consommation avaient été souscrits au nom de la victime. (Image d'illustration) - -
Trois crédits à la consommation avaient été souscrits au nom de la victime. (Image d'illustration) - -

Le 5 septembre dernier, Régis Paluzzano s'est donné la mort dans le Tarn-et-Garonne dans un hangar à proximité de l'exploitation agricole où il était hébergé à titre gracieux, en échange de travaux. La veille, il venait de découvrir que sa situation financière, déjà peu favorable, était devenue catastrophique: la faute à des prélèvements liés à des crédits à la consommation. Des prêts souscrits à son insu, selon sa famille, qui a porté plainte.

Audi A3, BMW cabriolet, camping-car... À en croire les achats de véhicules réalisés au nom de Régis Paluzzano, ce dernier était loin de vivre modestement. "Il vivait de petits boulots, il ne pouvait même pas s'acheter une petite voiture", rétorque à BFMTV.com son frère Roland, qui lui prêtait un véhicule pour se déplacer.

"Il n'a pas supporté"

Le 4 septembre, l'ex-femme de Régis Paluzzano le contacte. Le couple est séparé depuis une dizaine d'années, mais ils n'ont pas officiellement divorcé. "Elle l'appelle en panique pour lui dire qu'on lui réclame de l'argent et qu'il a fait des prêts", détaille le frère.

L'ouvrier agricole se rend à la banque et découvre qu'il est largement à découvert en raison de prélèvements de sociétés de crédit à la consommation, comme l'a révélé La Dépêche du Midi. D'autres prélèvements de ces entreprises ont été refusés.

Au total, trois crédits ont été souscrits à son nom, un de 62.000 euros, un deuxième de 77.000 euros et un dernier de 42.000 euros. Une dette totale de 180.000 euros qui a poussé l'homme au suicide, selon sa famille.

"Il n'a pas supporté quand il a vu ça", souffle Roland Paluzzano.

Usurpation ou manipulation?

Pour la famille du défunt, il est impensable que Régis Paluzzano ait contracté de lui-même ces crédits. "Ceux qui ont fait ça ont fait de fausses déclarations aux impôts, ils ont fourni des documents montrant qu'il avait une retraite de 5.000 euros", poursuit Roland Paluzzano, qui a souhaité porter plainte après le décès de son frère. C'est finalement l'ex-compagne du défunt qui a fait la démarche.

"Je me bats pour que quelqu'un d'autre ne se fasse pas avoir", assure le frère de la victime qui assure que ce dernier a été victime d'une usurpation d'identité et qui dénonce les pratiques des établissements de crédits en ligne.

Contactés par La Dépêche du Midi, les organismes prêteurs assurent mettre en place des mécanismes de vérification pour éviter les arnaques et usurpations d'identité. Financo assure avoir "transmis les éléments" réclamés par les enquêteurs et notamment ceux pour justifier l'origine des fonds utilisés pour souscrire l'emprunt.

La société assure les systèmes de contrôle "n'ont pas permis de détecter l'usage de faux documents". Elle a également porté plainte selon le quotidien régional.

Reste qu'une autre piste est à l'étude, celle d'un homme présenté comme "naïf" par ses proches, qui aurait pu être manipulé par des escrocs.

Article original publié sur BFMTV.com