Le procès en appel de l'attentat du 14-Juillet à Nice s'est ouvert

Des policiers entourent le camion à bord duquel l'auteur de l'attentat de Nice a foncé dans la foule sur la Promenade des Anglais, le 14 juillet 2016 (VALERY HACHE)
Des policiers entourent le camion à bord duquel l'auteur de l'attentat de Nice a foncé dans la foule sur la Promenade des Anglais, le 14 juillet 2016 (VALERY HACHE)

Le procès en appel de deux proches de l'auteur de l'attentat au camion-bélier sur la promenade des Anglais de Nice qui a fait 86 morts le 14 juillet 2016, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Les deux accusés, Mohamed Ghraieb, Franco-Tunisien de 48 ans, les cheveux entièrement blanchis depuis le premier procès, et Chokri Chafroud, un Tunisien de 44 ans, en haut de survêtement noir, sont les seuls des huit accusés de première instance à avoir fait appel.

Ils avaient été condamnés à 18 ans de réclusion (sur 20 ans encourus) pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle lors du procès en première instance.

A l'ouverture de l'audience, présidée par le magistrat Christophe Petiteau, les deux hommes se sont contentés de décliner leur identité.

Les premiers mots des accusés ne sont pas prévus avant mardi.

L'auteur de l'attentat qui a fait 86 morts, dont une quinzaine d'enfants, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un chauffeur-livreur tunisien de 31 ans au caractère instable, a été tué par la police le jour de l'attaque.

"Les victimes attendent principalement que la cour d'appel confirme les condamnations, voire aille au-delà concernant le quantum des peines", a indiqué à l'AFP l'avocate niçoise Me Olivia Chalus-Penochet, qui représente plusieurs parties civiles.

Plus de 2.500 personnes se sont constituées parties civiles.

Parmi elles, 230 ont prévu de s'exprimer à la barre. Contrairement à ce qui s'était passé au premier procès ni François Hollande ni Bernard Cazeneuve, à l'époque président de la République et ministre de l'Intérieur, ne devraient témoigner.

En revanche, neuf mineurs devraient s'exprimer pour la première fois à l'occasion du procès en appel.

Ces enfants ne se déplaceront pas à Paris et livreront leur témoignage depuis Nice.

Selon l'avocate de l'association, Me Marie-Pierre Lazard, "il y avait 3.000 enfants présents sur la promenade des Anglais" le soir de l'attaque. "Sept cents ont été suivis par la cellule psychologique spécialement créée après l'attentat", a-t-elle ajouté.

- Projet criminel -

Comme lors du procès en première instance, l'audience est filmée et enregistrée pour les archives. Une webradio, en plusieurs langues, permet aux parties civiles qui ne peuvent se rendre à Paris de suivre les débats en léger différé. Il est également possible de suivre le procès en visio depuis Nice.

En rendant son verdict, la cour de première instance avait estimé que Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud avaient participé au projet criminel de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, notamment en circulant avec lui à bord de son camion quelques jours avant l'attentat.

Lors des débats, les deux accusés ont toujours proclamé leur innocence en affirmant tout ignorer des projets criminels de leur compatriote.

Leurs avocats ont indiqué à l'AFP qu'ils plaideraient l'acquittement.

L'attentat de Nice a été le deuxième attentat le plus meurtrier commis en France après les attaques menées contre le Stade de France, la salle de concerts du Bataclan et des terrasses de bars et restaurants à Paris le 13 novembre 2015.

Avant les faits, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel était plus connu pour des actes de violence, notamment contre son épouse, que pour sa proximité avec la mouvance jihadiste.

Le soir du 14 juillet 2016, il avait délibérément foncé au volant d'un camion de 19 tonnes dans la foule réunie pour assister à un feu d'artifice. Avant d'être neutralisé par la police, il a tué 86 personnes, dont 33 de nationalité étrangère, et en a blessé plus de 450.

L'attaque avait été revendiquée, deux jours après les faits, par l'organisation Etat islamique (EI). L'enquête n'a cependant pas permis d'établir de lien direct entre l'attentat et l'organisation jihadiste. Cette revendication "paraît être davantage une revendication de pure opportunité", a conclu l'enquête.

Le procès est prévu jusqu'au 14 juin.

aje/mat/tes