Otages du Hamas : une nouvelle “vidéo de l’horreur” inonde la Toile israélienne

“L’horreur”, titre le quotidien Yediot Aharonot à la une de son édition de ce 23 mai, un sentiment partagé par l’ensemble de la presse israélienne depuis la veille au soir.

En effet, le 22 mai, le Forum des familles d’otages et de disparus (un comité formé à la suite des massacres commis par le Hamas le 7 octobre) a décidé de rendre publique une vidéo de trois minutes montrant les sévices subis par des tatzpitaniyot [“vigies”, en hébreu], ces jeunes militaires israéliennes non armées mais affectées à la surveillance électronique de la “clôture” qui sépare l’État hébreu de la bande de Gaza. On peut y voir de jeunes soldates menottées, insultées, battues et grièvement blessées par des miliciens du Hamas.

Une vidéo contre l’indifférence

Cette vidéo, débarrassée de ses images les plus dures, avait déjà été transmise aux familles il y a deux mois par Daniel Hagari, le porte-parole de l’armée israélienne. Elle provient des bodycams retrouvées sur des miliciens du Hamas, tués ou arrêtés les 7 et 8 octobre 2023.

Mais “vu l’indifférence du gouvernement Nétanyahou et l’affaiblissement inquiétant du souci de l’opinion publique quant au sort des otages, le Forum a décidé de diffuser la vidéo sur les réseaux sociaux israéliens”, explique le journaliste Bar Peleg dans Ha’Aretz.

Après avoir rappelé que quinze vigies ont été tuées le 7 octobre, Bar Peleg martèle les noms des survivantes emmenées en captivité par le Hamas à Gaza et leur sort. “Karina Ariev, Agam Berger, Liri Elbag, Daniella Gilboa et Naama Levy sont toujours en vie. Ori Megidish a été exfiltrée par les troupes israéliennes, mais Noa Marciano a été assassinée à Gaza, et c’est son cadavre qui a été ramené en Israël.”

Toujours dans Ha’Aretz, Amos Harel rappelle que cette vidéo faisait au départ treize minutes et avait été diffusée il y a deux mois en Conseil des ministres. “Mais, et c’est proprement scandaleux et écœurant, aucun ministre n’a daigné regarder une vidéo qui non seulement est atroce, mais qui illustre surtout la responsabilité d’un gouvernement qui a préféré concentrer son armée en Cisjordanie pour épauler les colons ultranationalistes plutôt que de se soucier de la menace réelle pesant sur les civils juifs de l’enveloppe de Gaza [le territoire israélien enveloppant la bande de Gaza et visé par le Hamas le 7 octobre].”

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