OSS 117 : Alerte à Fatou N’Diaye !

Une battante. Qui a démarré très fort, très jeune. À 20 ans, en 2001, elle crève l’écran dans le téléfilm multi-primé « Fatou la Malienne ». Vingt ans après, le cinéma la rattrape. À l’affiche du troisième volet d’« OSS 117 », l’actrice incarne une femme de tête en lutte contre l’injustice. L’occasion de dire son fait à Hubert Bonisseur de La Bath. Du sur-mesure. «OSS 117 : alerte rouge en Afrique noire» sera diffusé ce dimanche 17 juillet à partir de 20h58 sur Canal + Cinéma.

Elle a le port altier d’une princesse et un visage de madone. Son regard, d’un noir profond, vous sonde l’âme autant qu’il vous défie. Fatou N’Diaye ressemble à Zéphyrine, l’héroïne qu’elle interprète aux côtés de Jean Dujardin dans le dernier « OSS 117 » , « Alerte rouge en l’Afrique noire ». À moins que ce soit Zéphyrine qui ait beaucoup de Fatou en elle. « Zéphyrine, nous dit la comédienne, est une guerrière investie d’une mission : se défaire du patriarcat et de la domination coloniale. » Elle se trouve confrontée à Hubert Bonisseur de La Bath, l’agent OSS 117, qui incarne tout ce qu’elle combat. « Elle réalise que c’est un con, décrypte Fatou sans détour. Il en devient attachant, car il y a une chance qu’il puisse apprendre. »

« L’ignorance est mère de tous les maux », disait Rabelais. Y compris du racisme ordinaire, clame le film de Nicolas Bedos. « Les dialogues piquent un peu, reconnaît Fatou, mais c’est du dixième degré. Ils font réfléchir, et tout ce qui fait réfléchir fait avancer : ça participe à l’éducation. » La xénophobie ? « En tant que femme noire, bien sûr que j’y ai été confrontée, reconnaît-elle. Mais je ne veux pas en être victime. Se sentir victime déclenche la colère. Et la colère, si elle n’est pas transformée en action, est un sentiment qui tache et ne me va pas au teint. ». Cash et cérébrale, elle dit ce qu’elle a sur le cœur. Quitte à écorcher avec humour, souvent, et repartie, toujours, comme pour un one-woman-show.

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