Aux origines de la sauvagerie américaine

Les États-Unis offrent un modèle unique ou presque d’une démocratie puissante où la société civile coopère, à intervalle régulier, à sa propre destruction. (Photo de Manhattan).  - Credit:FRANCOIS ROUX / ONLY WORLD / Only France via AFP
Les États-Unis offrent un modèle unique ou presque d’une démocratie puissante où la société civile coopère, à intervalle régulier, à sa propre destruction. (Photo de Manhattan). - Credit:FRANCOIS ROUX / ONLY WORLD / Only France via AFP

L'Amérique dissimule sa sauvagerie. L'Europe de l'Ouest passe pour être son obligée, elle est en fait sa caution d'élégance et de politesse. Les États-Unis doivent à l'Europe la meilleure part de sa réputation, celle de libérateurs ; et les Américains ne sont jamais aussi contents qu'en jouant leur rôle favori, celui du petit frère brutal et bagarreur qui protège son aîné, frêle, chétif, qui passe son temps à lire et à rêver au passé sans se soucier de l'avenir.

Parce que les circonstances l'exigent, le vieux continent, pour survivre, est dans l'obligation d'appartenir à cet ensemble politique imparfaitement appelé « Occident », qui renferme, d'un point de vue culturel et historique, des différences considérables, à commencer par la place laissée aux forces de l'argent, que l'Europe a toujours marginalisées.

Aux origines de la puissance américaine

Un documentaire plein d'intelligence et mené sur un rythme exemplaire, Capitalisme américain, le culte de la richesse, revient aux origines de la puissance américaine en relevant, fait notable de la modernité, qu'elle ne s'est pas appuyée sur ce qu'on pourrait appeler sa société civile, mais contre. À la fin du XIXe siècle, les premiers millionnaires, John Rockefeller (pétrole), John P. Morgan (banque) et Andrew Carnegie (sidérurgie) s'allient afin de surpasser les pouvoirs publics et de s'en affranchir.

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