Aux origines de l’antisémitisme de gauche
Un idéologue se définit par l'absence de limites entre sa croyance et la décence. Sa conviction, orgueilleuse, profonde, d'être du parti de la vérité l'éloigne des consensus. Pour cette cause, il est prêt à souffrir, donc à faire souffrir. Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas contenté de refuser une manifestation contre l'antisémitisme, puisqu'il en a souligné « l'échec », jugement très relatif, comme pour contenter une gourmandise malséante, laquelle confine à la cruauté à l'endroit d'une communauté exposée à une terreur inadmissible dans une société civilisée.
Ça n'était pas suffisant de manquer le rendez-vous, il fallait en plus s'en moquer. Comme c'est drôle, en effet. Soutenir la Palestine (depuis Paris) est une chose, refuser de défiler aux côtés des juifs en est une autre. Il n'en va pas du combat politique, pour une fois, mais d'un mot que l'on utilise peu alors qu'il renferme bien des évidences : la gentillesse. Une reconnaissance de la souffrance d'autrui, un sens de la fraternité que l'on croyait, en humanité, évident, pour ne pas dire spontané.
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Erreur historique
L'extrême droite a sa part dans l'antisémitisme, une tradition intellectuelle qui va de Louis de Bonald aux années 1930 le démontre ; mais la gauche n'est pas en reste, et essentialiser cette sorte de racisme relève de l'erreur historique.
Il ne suffit pas d'évoquer l'amitié de François Duprat et de Jean-Mari [...] Lire la suite