Orbán à Jérusalem, à la rencontre de son double israélien

Viktor Orbán, le 6 avril à Szekesfehervar, en Hongrie.

Nétanyahou et son homologue ont scellé un rapprochement fondé sur le nationalisme, le rejet des migrants et la haine de George Soros. Une alliance actée par la première visite du dirigeant hongrois dans le pays, jeudi.

«Bromance», «âmes sœurs»… Pour décrire le curieux attelage Nétanyahou-Orbán, Haaretz use du langage amoureux. Comme l’écrit Anshel Pfeffer, éditorialiste dans le quotidien de la gauche israélienne et biographe du Premier ministre : «Il n’y a pas de pays au monde qui ressemble plus à l’Israël de Nétanyahou que la Hongrie d’Orbán. Deux Etats de 9 millions d’habitants, dirigés par des nationalistes chevronnés qui s’accrochent au pouvoir malgré les accusations de corruption en effaçant la culture démocratique, cultivant la xénophobie et un sentiment de siège pour apeurer leurs électeurs.»

Attendu mercredi soir à Jérusalem, le Premier ministre hongrois entame une visite officielle en Israël jusqu’au 20 juillet. Une première, un an jour pour jour après la venue aussi historique que polémique de Benyamin Nétanyahou en Hongrie à l’occasion d’un sommet du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie).

Antisémitisme sélectif

En 2017 à Budapest, le leader israélien avait alors absous de tout antisémitisme son homologue (admirateur déclaré de l’amiral Miklós Horthy, régent hongrois allié de Hitler qui permit la déportation des deux tiers des Juifs hongrois, soit près d’un demi-million de personnes). Et ce, alors que s’étalait dans les rues hongroises le visage de George Soros, bête noire de Viktor Orbán, dans le cadre d’une énième campagne gouvernementale antimigrants diabolisant le philanthrope hongro-américain en multipliant les allusions complotistes à sa judéité. Au grand dam de la communauté juive hongroise, qui avait alerté Nétanyahou.

C’est que «Bibi» a l’antisémitisme sélectif. Les dérapages de Mahmoud Abbas, le raïs palestinien, sont inacceptables, quand ceux d’Orbán sont négligeables. D’autant que sur le reste, les deux hommes, (...)

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