Olivier Véran gêné sur Cnews pour justifier la bière cul sec de Macron

Le porte-parole du gouvernement, ancien ministre de la Santé, a galéré à trouver un chemin entre justification et prévention.

Porte-parole du gouvernement. Et des soirées du président ? Olivier Véran a été interrogé ce mardi 20 juin sur la vidéo montrant le chef de l’État boire ostensiblement une bière cul sec dans les vestiaires du Stade Toulousain après la finale du championnat de France de rugby.

Pour rappel, le chef de l’État a profité de sa présence au Stade de France, samedi, pour s’offrir un instant de liesse dans les travées et pour descendre une « Corona » d’une traite. Une séquence qui provoque les critiques d’une partie de la classe politique depuis… Et la gêne, ce mardi matin, du médecin de profession Olivier Véran.

Invité de Cnews, le porte-parole du gouvernement, neurologue de formation et ancien ministre de la Santé, a semblé à la peine pour justifier un moment de détente commun à beaucoup de Français et, en même temps diraient certains, faire œuvre de prévention.

« Que le médecin qui n’a jamais fait cela une fois dans sa vie me jette la première bière » , a-t-il d’abord lancé dans une pirouette, comme vous pouvez le voir ci-dessous (à la toute fin de l’interview), avant d’ajouter, crispé : « le président de la République c’est un homme politique. C’est donc un homme. On nous reproche souvent d’être déconnectés, d’agir de manière robotisée… »

Relancé sur les messages de prévention claironnée par les autorités publiques, notamment le « boire avec modération », Olivier Véran a assuré : « mais non, on n’oublie pas tout cela. » « Le président de la République est le président qui porte le projet de prévention en santé le plus élevé depuis des années », a-t-il encore expliqué, faisant fi de ne pas comprendre les enjeux autour de l’image, de l’exemple et de la responsabilité présidentielle.

Quand Véran était en pointe contre le « binge drinking »

« Faites ce que je dis mais pas ce que je fais ? », réplique alors Laurence Ferrari. Réponse du porte-parole : « Mais non, cela veut dire que l’on n’est pas dans une ascèse absolue. La prévention en général ne veut pas dire 0 consommation… Cela veut dire qu’on fait attention à toutes les situations qui peuvent nous mettre en danger. Ce qui n’est pas le cas du président de la République. » Et d’ajouter, enfin : « je ne dis pas que c’est un exemple à suivre et vous le savez bien. »

Il faut dire que la vidéo de quelques secondes suscite une forme de crispation depuis qu’elle est sortie. Certains accusent effectivement le président de la République d’encourager une forme de « masculinité toxique » à travers ce geste. D’autres soulèvent des enjeux de santé publique, alors que la consommation excessive d’alcool coûte la vie à 45 000 personnes par an par an (directement ou non.)

À ce sujet, il est d’ailleurs intéressant de noter que les responsables politiques tentent de légiférer face à ce fléau, notamment chez les jeunes. En 2014, une loi socialiste a ainsi durci certaines règles pour lutter contre le « binge drinking », en d’autres termes, la consommation massive et rapide d’alcool, ou le cul- sec.

Depuis, « le fait de provoquer directement un mineur à la consommation excessive d’alcool (binge drinking) », est par exemple « puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. » À l’époque, le rapporteur de la loi était un député isérois : Olivier Véran.

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