Olivier Dubois : « Mon but chaque jour était de faire quelque chose d’incroyable »

Le constat du journaliste Olivier Dubois de retour de 711 jours de captivité dans le Sahel : « Les djihadistes sont profondément anti-démocratie et anti-laïcité. »   - Credit:YVES HERMAN / POOL / AFP
Le constat du journaliste Olivier Dubois de retour de 711 jours de captivité dans le Sahel : « Les djihadistes sont profondément anti-démocratie et anti-laïcité. » - Credit:YVES HERMAN / POOL / AFP

Le Point Afrique : Après 711 jours de captivité dans un groupe djihadiste, comment résonne en vous le mot liberté ? 

Olivier Dubois : Après presque deux ans de captivité dans la région de Kidal, le mot ​​ « liberté » résonne en moi comme le retour à la vie et la reconnexion avec ma famille. C'est aussi et surtout la fin de cette épreuve. Cela signifie que mon but est atteint. Il faut savoir que quand vous êtes là-bas, vous y pensez tous les jours. Vous ne savez pas quand vous l'atteindrez. Vous espérez que cela arrive le plus vite possible et en même temps, quand vous jugez de la situation et que vous voyez ce qui se passe et vous rappelez également ce qui s'est passé avec d'autres otages, vous doutez ce que cela puisse vite arriver. Votre état d'esprit navigue d'espoir en désespoir et de motivation en déception. Pour moi qui constate que c'est la fin de la route et que j'ai passé la porte, le mot « liberté » signifie que je suis passé d'un monde à un autre, du monde de la captivité à ce monde-ci de la liberté qui est vraiment mon monde.

À LIRE AUSSIOlivier Dubois est libre !

Pouvez-vous nous décrire la journée type de captivité sous la surveillance des djihadistes ? 

Une journée typique me concernant commençait à 4 heures-4h30 du matin par allumer la radio pour écouter les informations. Entre 5 heures et 5h30, les djihadistes faisaient leurs prières. Aux environs de 6 heures du matin, ils venaient nous enlever les chaînes. Cela me permettait de préparer et de [...] Lire la suite