"OffshoreLeaks", enquête mondiale sur l'évasion fiscale

C’est le quotidien britannique The Guardian qui a lancé les hostilités jeudi matin en publiant en une “les secrets des riches qui cachent de l’argent sur des comptes offshore”. Le journal de centre gauche dévoile en exclusivité l’identité de milliers de détenteurs de comptes bancaires situés dans les paradis fiscaux, comme le Premier ministre géorgien Bidzina Ivanishvili, le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliyev ou Jacques Augier, co-trésorier de la campagne présidentielle de François Hollande.

The Guardian assure qu’il s’agit d’un “choc sismique” pour la nébuleuse de la finance offshore. D’après le quotidien britannique, le montant total de ces placements équivaut aux PIB du Japon et des Etats-Unis réunis. Ces documents ont été confiés à plusieurs grands médias (dont Le Monde) par l’International Consortium of Investigative Journalism (ICIJ).

De son côté, le site du groupe CBS News a mis en ligne une application
pour expliquer aux Canadiens “comment les riches cachent leur argent”,
du choix du paradis fiscal à la manière de dépenser les fonds cachés.
Le média canadien met aussi à disposition de ses internautes une carte des médias qui ont commencé à travailler sur le “OffshoreLeaks”.

Parmi les 450 évadés fiscaux canadiens, CBC news a décidé de se focaliser sur Tony Merchant, célèbre juriste canadien mais surtout mari de la sénatrice libérale Pana Merchant. “Le Roi des class-actions”, comme l’a surnommé CBC, a déplacé près de 2 millions de dollars dans les îles Cook, puis aux Caraïbes. Le nom de sa femme ainsi que ceux de leurs trois enfants apparaissent comme bénéficiaires de ces fonds. Les notes découvertes par le média canadien indiquent que “Merchant ne communiquait que par courriers aériens”. “N’envoyez pas de fax au client, prévenait l’une d’elles, ou il aura une crise cardiaque.”
CBC épingle également Andrew Saxton, secrétaire parlementaire au Trésor, qui a transféré 200 000 dollars [154 000 euros environ] sur un compte suisse en 1994.

En Allemagne, la Süddeutsche Zeitung titrait ce jeudi matin : “Bienvenue aux criminels”. Le quotidien de Munich se penche, de son côté, sur le cas de Arzu Aliyeva et Leyla Aliyeva, deux filles du président de l’Azerbaïdjan Ilam Aliyev, respectivement propriétaires de l’entreprise Arbor Investment et LaBelleza Holdings Limited et Harvard Management Limited. “Elles ont imaginé des noms qui ne payent pas de mine, comme il est de bon ton dans le milieu des firmes offshore”, note la SZ. “Cela faisait un moment que les Aliyev étaient soupçonnés de mettre de l’argent de côté et de le stocker dans les paradis fiscaux. Des liens existent avec le Panama et les îles Vierges britanniques.”

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