Ocean Viking : La Nupes presse Emmanuel Macron d’accueillir le bateau

Photo prise à bord de l’Ocean Viking le 6 novembre. Le navire de sauvetage en mer de SOS Méditerrannée tente une nouvelle fois de trouver un port et un pays où accoster.
VINCENZO CIRCOSTA / AFP Photo prise à bord de l’Ocean Viking le 6 novembre. Le navire de sauvetage en mer de SOS Méditerrannée tente une nouvelle fois de trouver un port et un pays où accoster.

POLITIQUE - Une réponse à l’Ocean Viking souhaitée « pas dans les heures » mais « dans les minutes » qui viennent. Ce mercredi 9 novembre, la Nupes en appelle à Emmanuel Macron pour trancher rapidement en faveur de l’accueil du navire de sauvetage en mer.

« Nous lançons un appel au président de la République pour que dans les minutes qui viennent, je ne dis pas dans les heures, il permette à ce bateau d’accoster en Corse », où le président de l’exécutif Gilles Simeoni s’est dit prêt à l’accueillir, a déclaré la socialiste Christine Pirès-Beaune lors d’une conférence de presse commune à la Nupes.

À bord de l’Ocean Viking se trouvent 234 migrants, « des hommes, des enfants et des femmes qui depuis vingt jours tournent sur la mer avec des provisions qui s’épuisent, des maladies qui arrivent. Et on se pose la question de savoir si on va les laisser débarquer. On est en France, en Europe, dans la patrie des droits de l’homme et on se pose encore la question », s’est ému la députée socialiste.

Un bras de fer entre Paris et Rome

Le bras de fer se poursuit entre Rome et Paris pour l’accueil des occupants du navire. En Italie, la nouvelle première ministre Giorgia Meloni, à la tête d’un gouvernement d’alliance entre droites et extrême droite, a gardé le silence jusqu’à mardi soir. Elle ne s’est exprimée ensuite que pour « remercier la France » d’accepter d’accueillir l’Ocean Viking. De quoi exaspérer le gouvernement français qui n’a pour l’heure pas répondu dans un sens ni dans l’autre.

Ce mercredi, l’Ocean Viking, qui est toujours dans les eaux internationales, remontait « le long des côtes siciliennes, vers le nord et la Sardaigne », selon la directrice de l’ONG SOS Méditerranée, Sophie Beau.

« Le bateau est actuellement dans les eaux territoriales italiennes, il y a des règles européennes extrêmement claires et qui ont été d’ailleurs acceptées par les Italiens qui sont, de fait, le premier bénéficiaire d’un mécanisme de solidarité financier européen », a rappelé mercredi matin Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, estimant « inacceptables » les « déclarations » du gouvernement italien et son « refus de laisser accoster ce bateau ». Selon lui, les ministres concernés suivent « heure par heure » la situation de l’Ocean Viking.

« À cas exceptionnel, condition exceptionnelle »

Si le gouvernement n’a pas encore tranché, les oppositions sont très divisées sur l’accueil du bateau. Les Républicains et le Rassemblement national sont contre. « Ce serait une faute, une erreur » d’accueillir ce bateau dans un port français, a estimé Éric Ciotti sur Radio J ce mercredi. « Ce serait donner un signe pour les passeurs qui exploitent la détresse humaine », a-t-il ajouté, soucieux de « sauver » les personnes à bord, mais qui devront selon lui ensuite être reconduites à leur point de départ.

À l’inverse à gauche, le député LFI Carlos Martens Bilongo estime qu’il y a « urgence à venir en aide aux personnes rescapées qui sont en mer et qui ont déjà subi différents traumatismes ». Le président du groupe Modem à l’Assemblée, Jean-Paul Mattei, s’est dit prêt à « regarder avec une certaine ouverture d’esprit » la proposition du président de l’exécutif corse Gilles Simeoni d’accueillir l’Ocean Viking sur l’île de Beauté. « À cas exceptionnel, condition exceptionnelle », a-t-il ajouté devant la presse parlementaire.

Un point de vue qui ne satisfait pas les socialistes. « Il est grand temps que l’Europe mette en place une vraie politique. On ne peut pas, au cas par cas, se dire, ’qui va le faire’ », a tancé Christine Pirès-Beaune.

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