“Noyée sous la drogue”: à Gaza, la consommation de gaz hilarant explose

Salim, 30 ans, vit dans la bande de Gaza, sous blocus israélien depuis 2007. Il se dit accro à la drogue, “ce qui est le cas, d’après lui, pour de nombreux jeunes dans l’enclave assiégée qui enferme la population et leurs rêves”, raconte-t-il à Raseef22. L’enclave palestinienne est littéralement “noyée sous la drogue”, souligne le site panarabe.

Environ 10 000 résidents de la bande de Gaza – qui compte environ 2 millions d’habitants – consommeraient de la drogue, selon les résultats d’une étude de la Fondation Rosa Luxemburg publiée en 2015. Des chiffres qui “ont dû doubler depuis en raison de la détérioration des conditions économiques et sociales”, ajoute Raseef22.

Selon les dernières données du Bureau des statistiques palestinien, le taux de chômage dans la bande de Gaza s’élevait à 47 % en 2022, le plus élevé du monde.

“Source de préoccupation majeure”

Comment ces produits arrivent-ils à l’intérieur de l’enclave palestinienne ? Selon la police antidrogue du gouvernorat égyptien de Rafah, frontalier de la bande de Gaza, “les drogues entrent […] à travers des tunnels secrets, qui partent de la péninsule du Sinaï”.

“Elles sont transportées par un groupe de contrebandiers palestiniens puis exploitées par de gros trafiquants qui recrutent de jeunes hommes pour les vendre.”

Parmi les drogues les plus courantes, on retrouve le haschich, la cocaïne et l’héroïne, mais aussi des produits hallucinogènes et hypnotiques ou des médicaments détournés de leur usage comme le tramadol.

Sans oublier le gaz hilarant. Ce gaz, utilisé dans le milieu médical comme antalgique ou anesthésique, prisé des consommateurs pour son effet euphorisant, est présent “en abondance” et “très répandu chez les adolescents et les jeunes adultes”. Au point que l’utilisation récréative, qui a explosé durant la période de confinement due à la pandémie de Covid-19, “est devenue une source de préoccupation majeure”, explique Abdullah Alawi, directeur général du département de lutte contre les stupéfiants dans la bande de Gaza, à Raseef22.

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