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Novak Djokovic profite de Roland-Garros pour parler du Kosovo, ça déplaît à Amélie Oudéa-Castéra

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra juge le message de Djokovic sur le Kosovo innapproprié dans le cadre de Roland-Garros
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra juge le message de Djokovic sur le Kosovo innapproprié dans le cadre de Roland-Garros

Le Serbe Novak Djokovic a estimé que « le Kosovo est le cœur de la Serbie ». Son message intervient en plein regain de tensions entre les deux pays.

SPORT - Balle faute. La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a estimé ce mercredi 31 mai que le message de Novak Djokovic écrit après son match à Roland-Garros lundi qualifiant le Kosovo de « cœur de la Serbie », n’était « pas appropriée ».

« Il y a un principe de neutralité du terrain de jeu » et « il ne faut pas que cela recommence », a dit sur France 2, la ministre, ex-directrice de la Fédération française de tennis (FFT). La ministre des Sports distingue le message du Serbe, « militant » et « très politique », d’autres moins partisans. « Quand on porte des messages qui sont de la défense des droits de l’homme, des messages qui rassemblent les peuples autour de valeurs universelles, un sportif est libre de s’exprimer », estime-t-elle.

Après son match remporté lundi face à l’Américain Aleksandar Kovacevic, le Serbe, armé de son marqueur, a inscrit quelques mots en cyrillique sur la caméra du court Philippe-Chatrier : « Le Kosovo c’est le cœur de la Serbie ! Stop à la violence. »

Cette sortie du numéro 3 mondial intervient alors que le nord du Kosovo est le théâtre depuis plusieurs jours d’affrontements entre des membres de la force internationale emmenée par l’Otan (KFOR) et des manifestants serbes qui réclament le départ de maires albanais de la localité.

Djokovic « n’a pas l’intention d’engager un débat »

Le joueur s’est justifié ensuite en conférence de presse devant les journalistes serbes. « C’est un sujet sensible. Je ressens une responsabilité supplémentaire en tant que personnalité publique et en tant que fils d’un homme né au Kosovo d’apporter mon soutien à tout le peuple serbe. C’est le moins que je puisse faire. Je ne suis pas un politicien et je n’ai pas l’intention d’engager un débat », a-t-il dit.

Ce n’est pourtant pas la première fois que le joueur parle du Kosovo : en janvier 2008, après sa première victoire en Grand Chelem à l’Open d’Australie, il avait déclaré : « Le Kosovo est la Serbie. » La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n’a jamais reconnu l’indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province et des tensions éclatent régulièrement entre Belgrade et Pristina.

La charte d’éthique de Roland-Garros proscrit les prises de position politique ou religieuse. Mais la FFT a publié un communiqué assez sibyllin, sans aborder la question d’une éventuelle sanction : « Les débats qui traversent l’actualité internationale s’invitent parfois en marge du tournoi, c’est compréhensible », a simplement déclaré la fédération.

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