Nouvelles pistes sur l'extinction des poissons sans mâchoire il y a plus de 360 millions d’années

Le déclin, puis l'extinction des premiers poissons, alors sans mâchoire, il y a environ 360 millions d'années, a longtemps été imputée à une importante compétition avec les poissons à mâchoire apparus depuis 70 millions d'années. Des paléontologues ont montré que cette extinction aurait des causes plus diverses.

Datés de plus de 500 millions d'années (Ma), les plus anciens vertébrés connus rassemblaient à des petites larves dépourvues de mâchoire qui filtraient les particules nutritives dans l’eau. Au fil du temps, ils finirent par ressembler à nos poissons actuels, mais il faudra près de 100 Ma pour que les premiers vertébrés à mâchoire apparaissent. Ces derniers (les gnathostomes) ont prospéré jusqu’à nos jours. À l’inverse, les vertébrés sans mâchoire (les agnathes), à l’exception des lamproies, ont disparu il y a près de 360 Ma après une phase de déclin. Cette extinction a été expliquée par une compétition avec les gnathostomes qui ont réussi à les supplanter grâce à leurs innovations morphologiques. Mais la façon dont se serait déroulée cette compétition entre ces deux groupes est aujourd’hui encore peu claire. Dans ce contexte, les paléontologues Bradley R. Scott et Philip S. L. Anderson de l'Université de l'Illinois Urbana-Champaignont (États-Unis) ont publié une étude le 16 septembre 2022 dans la revue Paleobiology dans laquelle ils tentent avec une analyse statistique de déterminer si la compétition a été le facteur déterminant dans la disparition de la plupart des agnathes.

La morphologie, un indice précieux qui renseigne sur les modes de vie passés

La compétition est une relation biologique que les auteurs de l'étude définissent comme "l’utilisation des mêmes ressources (nourriture ou habitat) par plus d’un taxon (un groupe d'organisme vivant partageant des caractéristiques communes, ndlr) au même endroit, au même moment". Mais contrairement à l’actuel, il est en général impossible d’observer directement des interactions biologiques dans le fossile. Il est donc nécessaire de se focaliser sur la seule chose que les organismes fossiles nous donnent à voir à l’œil nu : leur morphologie. En effet, certains traits ont des usages, des fonctions chez les organismes. Les nageoires permettent de nager par exemple, mais il est possible d’aller plus loin encore. La forme d[...]

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