Nouvelles manifestations contre les restrictions anti-COVID en Chine malgré les répressions

Dans le Xinjiang, le gouvernement chinois passe à la vitesse supérieure dans sa répression des manifestants contre les restrictions anti-COVID. Les patrouilles armées dans les rues se multiplient et les forces de l'ordre n'hésitent pas à fouiller les téléphones pour effacer les vidéos des rassemblements.

Les journalistes étrangers ne sont épargnés. Après l'arrestation d'Edward Lawrence, reporter de la BBC, c'est au tour de Michael Peuker, correspondant de la Radio Télévision Suisse, d'être détenu et interrogé pendant plusieurs heures.

Le Ministre chinois des Affaires étrangères accuse les médias étrangers de ne pas suivre les règles. Lors d'une conférence de presse, le porte-parole du Ministère Zhao Lijian a déclaré: "Le journaliste en question ne s'est pas présenté comme journaliste et n'a pas volontairement présenté son accréditation. Les forces de l'ordre locales ont demandé aux personnes présentes sur les lieux de partir. Celles qui ont refusé de coopérer ont ensuite été éloignées."

La contestation s'est propagée dans tout le pays. Ce mécontentement est le point d'orgue d'une colère populaire qui n'a cessé de monter ces derniers mois en Chine, l'un des seuls pays au monde à appliquer encore une stricte politique "zéro COVID", avec confinements à répétition et tests PCR quasi quotidiens de la population. Mais selon Ho-fung Hung, professeur d'économie politique à l'Université John Hopkins de Baltimore, aux Etats-Unis, "pour l'instant, le gouvernement recourra à ce genre de répression et de mesures sévères, et il est inimaginable qu'il essaie de résoudre le problème en reculant, en changeant de politique. Ce n'est pas le style de Xi Jinping et ça ne va pas leur faire du bien de toute façon."

La contestation s'est propagée dans tout le pays. Dimanche, une foule de manifestants, répondant à des appels sur les réseaux sociaux, est descendue dans la rue notamment à Pékin, Shanghai et Wuhan, prenant les forces de l'ordre au dépourvu. Par son étendue sur le territoire, cette mobilisation est la plus importante depuis les émeutes prodémocratie 1989.