Nouvelle-Calédonie : le spirituel, facteur clé, et pourtant négligé

Des habitants de Nouméa manifestent à l'arrivée du convoi d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, le 23 mai 2024.  - Credit:Ludovic Marin/AP/SIPA
Des habitants de Nouméa manifestent à l'arrivée du convoi d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, le 23 mai 2024. - Credit:Ludovic Marin/AP/SIPA

« C'est très inhabituel et sans doute est-ce une maladresse involontaire mais significative… » Cet ancien haut-commissaire s'étonne que, parmi les 34 personnalités invitées à rencontrer Emmanuel Macron à son arrivée à Nouméa, ne figure aucun représentant des cultes et des loges maçonniques. Cette dimension spirituelle, pourtant, fait corps avec la Nouvelle-Calédonie, ce que Michel Rocard avait bien compris en 1988.

« La pratique religieuse demeure une clé de compréhension et d'explication, souligne ce fin connaisseur de l'île. Le peuple en est imprégné. L'influence des cultes a diminué chez les loyalistes, mais les indépendantistes restent attachés à la religion protestante et catholique. » Roch Wamytan, qui est à la fois président du Congrès et du FLNKS, est un catholique fervent. Comme le fut avant lui Jean-Marie Tjibaou qui, avant d'épouser une protestante, fut prêtre catholique.

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« Roch Wamytan s'est formé dans l'ombre de Tjibaou, notamment au moment des accords de Matignon. » L'homme qui témoigne ainsi auprès du Point est un évêque catholique français, connu et respecté, Mgr Jean-Yves Riocreux, l'ancien recteur de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Avant ce poste, et la direction des diocèses de Guadeloupe et de Pontoise, celui-ci a commencé sa carrière ecclésiastique – et même avant, comme laïc – en Nouvelle-Calédonie, où il fut prêtre puis curé de la c [...] Lire la suite