Nouvelle-Calédonie: des militants kanak incarcérés en détention provisoire et transférés en métropole

Les sept militants kanak ont été transférés en métropole au cours de la nuit "au moyen d’un avion spécialement affrété à cette mission".

Le parquet de Nouméa a ouvert, samedi 22 juin, une information judiciaire "pour les exactions commises en Nouvelle-Calédonie depuis le 12 mai" dernier, a appris BFMTV de source judiciaire.

L'information judiciaire est ouverte notamment pour complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme, destruction en bande organisée du bien d'autrui, ou encore participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, et confiée à deux juges d'instruction en raison de la complexité du dossier.

Onze commanditaires présumés, placés en garde à vue le mercredi 19 juin dernier, ont été mis en examen samedi. Neuf d'entre eux ont été placés en détention provisoire, dont deux qui ont sollicité un débat différé qui aura lieu en début de semaine.

"Il a été ordonné une affectation dans un établissement pénitentiaire en métropole pour les sept personnes placées en détention provisoire, dont Christian Tein, en raison de la sensibilité de la procédure, et afin de permettre la poursuite des investigations de manière sereine, hors de toute pression ou concertation frauduleuse", indique le procureur de Nouméa dans un communiqué.

"Ce transfert a été organisé au cours de la nuit au moyen d’un avion spécialement affrété à cette mission", a ajouté le magistrat.

"Je tiens à souligner la très grande qualité du travail des enquêteurs appartenant à la section de recherche de la gendarmerie de Nouméa et à la sous-direction anti-terroriste en co-saisine avec le GIR de Nouméa dans une procédure sensible visant à déterminer les niveaux de responsabilité pénale des donneurs d’ordre", a conclut le procureur de la République de Nouméa dans son dernier communiqué.

Mercredi dernier, 11 personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête ouverte visant "les commanditaires présumés des exactions commises en Nouvelle-Calédonie depuis le 12 mai" dont Christian Tein, précisait le procureur de la République.

Christian Tein, le chef du mouvement indépendantiste soupçonné par les autorités d'avoir orchestré les émeutes en Nouvelle-Calédonie, avait été présenté tôt ce samedi à un juge d'instruction à Nouméa. Il avait lui-même contacté la gendarmerie pour être conduit devant les enquêteurs "dans le but de s'expliquer sur les faits reprochés", rapportait le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas.

Depuis les premières violences le 13 mai, la CCAT est soupçonnée par les autorités d'être l'instigatrice des violences. Elle a été qualifiée d'"organisation mafieuse" par le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin. Le collectif indépendantiste a toujours démenti être à l'origine des troubles.

Article original publié sur BFMTV.com