Un nouvel élu de Saint-Étienne accuse l'équipe de Gaël Perdriau de chantage

Un nouvel élu de Saint-Étienne accuse l'équipe de Gaël Perdriau de chantage

Un élu d'opposition affirme à son tour avoir été victime de chantage de la part d'un membre de l'équipe de Gaël Perdriau, le maire de Saint-Étienne.

C'est un nouveau témoignage qui éclabousse la mairie de Saint-Étienne. L'équipe du maire Gaël Perdriau est de nouveau accusée de chantage par un élu, quelques semaines après les révélations de Mediapart montrant que Gilles Artigues, élu centriste, avait été victime d'un chantage à la sextape.

Cette fois, c'est un élu d'opposition de gauche qui se confie auprès de nos confrères de franceinfo et évoque "un système où les élus sont soumis à une surveillance particulière". Ali Rasfi raconte avoir été victime de pression de la part des membres du cabinet du maire durant les élections municipales de 2020.

"Des téléphones portables de partout qui filment tout"

Le 15 mars, lors du premier tour, l'élu de gauche est assesseur dans un bureau de vote stéphanois. Il reçoit alors un SMS de Mohamed Ghoulam, chargé de mission auprès du maire. Ce dernier l'accuse d'avoir influencé les électeurs et d'avoir des images prouvant sa fraude.

"Tu as été filmé en train d'influencer les électeurs, sache que nous ferons usage de la vidéo", écrit le chargé de mission dans un SMS dont franceinfo s'est procuré la capture d'écran.

Mais Ali Rasfi assure ne pas avoir influencé les personnes dans le bureau de vote. "C'est le quartier de mon enfance, donc bien entendu j'ai rencontré de vieilles connaissances. Dans un cadre amical, j'ai pris des nouvelles des uns et des autres, mais j'ai respecté le cadre qui m'astreint en tant qu'assesseur", fait-il savoir.

"J'ai la conscience tranquille", répond alors Ali Rasfi à ces accusations qu'ils considèrent fausses. Mais Mohamed Ghoulam affirme alors surveiller l'élu.

"Avant d'agir de la sorte, dis-toi qu'il y a des téléphones portables de partout qui filment tout et tout le monde", écrit-il par SMS.

"Soumis à une surveillance particulière"

Ali Rasfi raconte avoir oublié l'événement pendant plusieurs mois avant de voir les révélations sur l'affaire touchant Gilles Artigues. "Ça révèle un système en vigueur depuis très longtemps. Nous sommes, nous les élus d'opposition, soumis à une surveillance particulière", poursuit-il. Il confie ainsi: "On ne peut pas faire un mouvement, un geste, sans cette peur d'être filmé en permanence."

Embourbé dans cette affaire de chantage à la sextape, Gaël Perdriau a été placé en garde à vue le 13 septembre dernier. L'enquête judiciaire, ouverte à Lyon après la plainte de Gilles Artigues, concerne la réalisation et l'usage de cette vidéo tournée en janvier 2015 dans laquelle on voit cet ex-député connu pour son engagement catholique et ses positions homophobes, se faire masser par un homme dans une chambre d'hôtel à Paris.

Dans la foulée de cette mise en examen, Les Républicains ont lancé une procédure d'exclusion du parti à l'encontre de Gaël Perdriau. L'élu de 50 ans a depuis annoncé sa mise en congés de ses fonctions à la métropole de Saint-Étienne.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Chantage à la sextape: pour l'avocat de Gilles Artigues, Gaël Perdriau était "parfaitement au courant de l'existence de cette vidéo"