Nouveaux OGM : la révolution verte

L'assouplissement de la réglementation européenne sur les nouvelles techniques génomiques (NGT) pourrait permettre de produire des plantes plus résistantes à l'augmentation des températures, à la sécheresse, aux maladies et, donc, de réduire le recours aux pesticides et aux engrais. Mais la pertinence de ces outils génétiques plus ciblés que les classiques OGM fait encore débat chez les scientifiques.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°926, daté avril 2024.

"En ces temps de crise climatique, de perte de biodiversité et de regain d'insécurité alimentaire, une approche scientifique fondée sur des preuves est essentielle à tous égards. Aujourd'hui plus que jamais, nous devons nous élever au-dessus de l'idéologie et du dogmatisme." C'est par ces mots que 37 prix Nobel et plus de 1500 scientifiques experts des techniques agricoles et de la génétique des plantes avaient choisi d'interpeller les membres du Parlement européen dans une lettre ouverte parue en janvier 2024. L'enjeu ? Un vote imminent visant à assouplir la réglementation européenne sur les "nouveaux OGM". Une expression désignant les "nouvelles techniques de sélection des plantes" (NBT) issues des "nouvelles techniques génomiques" (NGT).

"C'est un petit pas, mais il est crucial"

Au contraire des OGM "traditionnels" obtenus par transgenèse ou mutagenèse aléatoire, ces NBT - ou NGT - reposent sur une innovation majeure : la découverte en 2012 d'un système d'édition génétique, CRISPR-Cas9, permettant de modifier, supprimer ou ajouter un gène choisi ; des "ciseaux moléculaires" précis, simples d'utilisation et peu coûteux. Une révolution pour les laboratoires du monde entier (biologie fondamentale, médecine ou modification des plantes) qui a valu le prix Nobel de chimie 2020 à ses découvreuses, la Française Emmanuelle Charpentier et l'Américaine Jennifer Doudna. Toutes deux signataires de la lettre au Parlement européen… qui a entendu l'appel ! Le 7 février, les parlementaires ont en effet voté (307 voix pour, 263 contre et 41 abstentions) la décision d'extraire de la très restrictive réglementation européenne sur les OGM les NGT ayant subi au plus 20 modifications génétiques.

"C'est un petit pas, mais il est crucial, se réjouit François Parcy, directeur de recherche en biologie végétale au CNRS et fervent partisan des NGT. Cette limite tout à fait arbitraire de 20 mutations [...]

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