"Je n'oublierai jamais", Jérôme Cahuzac évoque son quotidien en Corse après sa condamnation

La parole d'un banni. Définitivement condamné en 2018 pour fraude fiscale, l'ancien ministre délégué chargé du Budget Jérôme Cahuzac refait peu à peu surface dans les médias ces derniers mois. En novembre dernier, celui qui avait démenti "les yeux dans les yeux" détenir un compte caché à l'étranger, soulignait "avoir payé sa dette" et ne "pas s'interdire" un retour en politique.

"Terre d'asile pour les réprouvés, les bannis"

Dans les colonnes de Corse-Matin daté de ce vendredi 12 janvier, Jérôme Cahuzac est largement revenu sur sa vie sur l'île de Beauté, sur laquelle il vit maintenant depuis plusieurs années. L'ex-ministre évoque "un quotidien banal avant et après le port du bracelet électronique" dans cette maison que ses parents avaient fait construire il y a maintenant 50 ans, à Pianottoli-Caldarello.

Surtout, l'homme, en quête de reconstruction, d'oubli et de rédemption, salue et remercie la population de cette commune qui l'a "accueilli" et "protégé" de "la presse continentale nationale qui, pour vendre, a tenté de continuer en Corse la chasse à l'homme menée sur le Continent" et des "touristes continentaux quand elle les devinait malveillants."

"Je n'oublierai jamais la main que l'on m'a tendue et je suis redevable à la Corse. Historiquement, ce fut et c'est toujours, finalement, une terre d'asile pour les réprouvés, les bannis" ajoute-t-il.

A ce titre, celui qui dans une vie antérieure était médecin, a travaillé à partir de 2019 à l'hôpital de Bonifacio. "Une façon de remercier les Corses", assure-t-il. "Et je remercie aussi du fond du cœur la communauté hospitalière qui, très majoritairement, m'a accueilli sans a priori défavorable", salue Cahuzac.

"Une formule évidemment malheureuse"

Une fois cette page personnelle refermée, les journalistes de Corse-Matin évoquent avec l'ancien ministre la situation politique actuelle. S'il s'interdit tout commentaire sur la politique insulaire, il assure qu'Emmanuel Macron, "doté d'une énorme capacité de travail et d'analyse", n'a pas la tâche facile."

"Il doit concilier trois grands défis: assurer la transition énergétique qui coûte et coûtera très cher, contenir et si possible réduire la dette, et maintenir ou augmenter le pouvoir d'achat, le tout dans un contexte international dominé par deux guerres qui, je le crains, vont durer", analyse-t-il.

En ce qui concerne son retour en politique évoqué en novembre, Cahuzac rétropédale. "C'est une formule évidemment malheureuse. Mais ce n'est qu'une formule et oublions-la, s'il vous plaît", termine-t-il. Toutefois, en novembre dernier, il avait donné un discours de deux heures dans une salle du Lot-et-Garonne, département duquel il a été député.

Article original publié sur BFMTV.com