Les nomades numériques plus courtisés que jamais

Les Émirats arabes unis sont le dernier pays en date à offrir aux nomades numériques la possibilité d’avoir un visa spécial. Il leur permet d’avoir le statut de résident, d’utiliser les services publics sans avoir de contrat de travail ou avoir investi sur place et sans payer d’impôts locaux. En Argentine, les nomades numériques titulaires d’un visa spécial peuvent même bénéficier de tarifs préférentiels sur l’hébergement, les espaces de coworking et les vols intérieurs avec la compagnie Aerolíneas Argentinas. Ces visas ne sont pas pour autant des cartes blanches pour ne pas du tout payer d’impôts puisque la plupart des personnes concernées les paient dans leur pays d’origine, ne serait-ce que pour avoir accès au système de soins. “Auparavant, les nomades numériques vivaient souvent dans un vide juridique”, souligne la BBC. Les nouveaux visas nomades numériques mettent fin à ce vide.

Plus de 25 pays dans le monde ont mis en place ce type de visa, selon un nouveau rapport du Migration Policy Institute. Une aubaine pour les travailleurs nomades, souvent des free-lances dans le numérique, autant que pour les pays concernés, qui espèrent attirer des talents et développer ainsi leurs économies. Pour en bénéficier, les exigences varient d’un pays à l’autre. Il faut en général pouvoir prouver qu’on télétravaille pour une entreprise étrangère, fournir une assurance voyage et la preuve d’un revenu minimum (dont la somme varie en fonction du pays). “Tout cela pour garantir que les titulaires de visa peuvent subvenir à leurs besoins sans prendre d’emplois locaux”, explique la BBC. Par ailleurs, ces visas ne sont pas gratuits et peuvent coûter entre 1 500 dollars au Brésil et 5 000 dollars aux Émirats arabes unis.

Un vecteur de développement

Prithwiraj Choudhury, chercheur à la Harvard Business School et spécialiste de la géographie du travail, voit d’un bon œil ce genre de mesure. Pour preuve, le programme Start-Up Chile, lancé en 2010, offrait des visas et des avantages financiers aux entrepreneurs étrangers pour qu’ils passent un an au Chili à développer leurs propres start-up et à encadrer les talents locaux. À l’époque, les start-up n’étaient pas légion dans le pays. Aujourd’hui, il compte plusieurs licornes. “C’est un bon exemple de la façon dont un écosystème peut être créé si vous invitez des étrangers talentueux dans votre pays même pour un an seulement”, explique Prithwiraj Choudhury. Le chercheur résume ainsi la situation :

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