Ces nomades numériques qui deviennent résidents permanents

“Nomades numériques” : l’expression paraît désigner des travailleurs indépendants qui se contentent de glisser un ordinateur portable dans leur sac à dos avant de partir, libres comme l’air, parcourir le monde.

Or selon diverses enquêtes les travailleurs réellement indépendants ne représentent qu’une petite minorité parmi les soi-disant nomades numériques, rapporte le Financial Times. “Même si leur nombre a augmenté de plus de 50 % depuis la pandémie”, ils ne
constituent pas l’essentiel des professionnels que de nombreux gouvernements tentent désormais d’attirer en lançant de nouveaux visas.

En 2023, la plateforme MBO Partners a consacré une étude aux travailleurs à distance américains. Ils étaient alors 17,3 millions à vivre hors des frontières des États-Unis, profitant des visas “spécial nomades numériques” lancés depuis la pandémie par quelque soixante pays – dont, en Europe, le Portugal, l’Estonie, la Grèce, Malte, l’Espagne et, plus récemment, l’Italie.

Parmi eux, MBO n’a dénombré que 6,6 millions de travailleurs indépendants. Les autres étaient salariés d’entreprises américaines, mais installés à demeure dans un pays étranger. “Ironiquement, les visas ‘nomade numérique’ ne sont pas du tout réservés à des nomades, confirme Gonçalo Hall, PDG de NomadX, un cabinet de conseil spécialisé. L’expression est à la mode, les gouvernements s’en sont emparés, mais on devrait plutôt les appeler des ‘visas de travailleurs à distance’.”

La question fiscale toujours en suspens

Pour Daida Hadzic, fiscaliste chez KPMG, le vieillissement de la population active dans un certain nombre de pays n’est pas étranger à l’apparition des nouveaux visas destinés aux travailleurs à distance. “Si ces salariés étrangers s’installent de manière permanente dans le pays, les gouvernements escomptent qu’ils apporteront au pays leurs compétences et, à terme, leur force de travail.”

La plupart des gouvernements considèrent ces visas comme “un bon moyen d’attirer les travailleurs à distance”. Avec dans l’idée, “clairement”, de les inciter à rester “et à devenir résidents permanents”, confirme Gonçalo Hall.

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