Noëlle Lenoir : « Un an après la mort de Mahsa Amini, que fait l’ONU ? »

Un portrait de Mahsa Amini brandi lors d'une manifestation à Bruxelles, en septembre 2022.    - Credit:KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Un portrait de Mahsa Amini brandi lors d'une manifestation à Bruxelles, en septembre 2022. - Credit:KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Un an après l'assassinat, le 16 septembre 2022, par la police des mœurs iranienne de Mahsa Amini, cette jeune Kurde de 22 ans dont les cheveux dépassaient de son voile et alors que la République islamique ne voit rien à redire aux mariages forcés à partir de 13 ans et à la lapidation des couples adultères, que fait l'ONU ? Quelle réaction a-t-elle lorsqu'au terme de procès expéditifs et d'aveux sous la torture, des jeunes sans défense sont condamnés à la prison ou à la mort ? Rien.

Eleanor Roosevelt, initiatrice avec René Cassin de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, un des textes fondateurs de l'Organisation des Nations unies, doit sans doute se retourner dans sa tombe comme toutes les femmes qui ont contribué à façonner cette déclaration. On pense par exemple à Hansa Mehta, une Indienne, Minerva Bernardino, une Dominicaine, la Chinoise Way Sung New, la Française Marie-Hélène Lefaucheux, la Danoise Bodil Begtrup, ou encore la Begum Shaista Ikramullah, du Pakistan. Toutes ont clamé que la déclaration devait être un outil d'émancipation pour les femmes.

À LIRE AUSSI « Femme, Vie, Liberté » : en Iran, la révolution quotidienne des femmesDéjà en 1946, le Conseil économique et social des Nations unies avait créé la commission de la condition de la femme, dont la mission est de promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Et c'est ainsi que l'article premier de la déclaration universelle de 1948 énonce que « tous les êtres [...] Lire la suite