Le Nigeria et la BAD misent sur les zones de transformation agro-industrielle

Après le Covid-19, l'invasion russe en Ukraine menace fortement le secteur agricole et la sécurité alimentaire de millions de personnes au Nigeria.  - Credit:KOLA SULAIMON / AFP
Après le Covid-19, l'invasion russe en Ukraine menace fortement le secteur agricole et la sécurité alimentaire de millions de personnes au Nigeria. - Credit:KOLA SULAIMON / AFP

C'est peu de dire que le Nigeria, avec 34 millions d'hectares de terres arables, a d'énormes potentiels de développement agricole. Cependant, le secteur agricole nigérian est ralenti par plusieurs facteurs, comme sa faible productivité, l'état lamentable des routes ou les coupures incessantes d'électricité, mais aussi la pandémie de Covid-19 ainsi que l'insécurité permanente ont aggravé la situation, ces dernières années. Par ailleurs, confrontés aux bandes criminelles qui ravagent les zones rurales, beaucoup d'agriculteurs ont été forcés de quitter leurs champs. Conséquence, il y a peu ou pas de valeur ajoutée, l'agriculture nigériane n'est pas compétitive alors que, selon les données de la Banque mondiale, le secteur qui représente 25 % du PIB, est le principal employeur du pays, avec 35 % de la population active. Mais l'État continue de dépenser d'importantes devises pour importer de la nourriture.

Le pays le plus riche d'Afrique, qui compte quelque 215 millions d'habitants, était déjà aux prises avec une inflation élevée et des niveaux inquiétants d'insécurité alimentaire. Avec les inondations mi-octobre, la situation risque de s'aggraver : 110 000 hectares de terres agricoles ont déjà été complètement détruits depuis août, selon le gouvernement. Un classement dit tout du paradoxe nigérian : l'édition 2022 de l'indice de la faim dans le monde classe le géant ouest-africain au 103e rang sur 121 pays confrontés à des crises de la faim dans le monde. C'est [...] Lire la suite