Niger : le général Abdourahamane Tchiani justifie le coup d'Etat, l'Occident condamne

Il y a lu un communiqué en tant que "président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNPS)", la junte qui a renversé Mohamed Bazoum.

Le général a justifié le coup d'Etat de mercredi par "la dégradation de la situation sécuritaire" dans un Niger miné par la violence de groupes jihadistes.

Sous le président Bazoum, il y avait "le discours politique" qui voulait faire croire que "tout va bien", alors qu'il y a "la dure réalité avec son lot de morts, de déplacés, d'humiliation et de frustration", a-t-il dit.

Selon lui, "l’approche sécuritaire actuelle n’a pas permis de sécuriser le pays en dépit de lourds sacrifices consentis par les Nigériens et le soutien appréciable et apprécié de nos partenaires extérieurs", la France et les Etats-Unis faisant partie des principaux.

"Le CSNP, par ma voix, demande aux partenaires et amis du Niger, en cette étape cruciale de la vie de notre pays, de faire confiance à nos Forces de défense et de sécurité, garantes de l’unité nationale", a-t-il ajouté.

Ce haut gradé discret commande la garde présidentielle depuis sa nomination en 2011 par Issoufou Mahamadou, prédécesseur de Mohamed Bazoum.

Sa prise de parole est intervenue au troisième jour de la séquestration du président renversé dans sa résidence privée située à l'intérieur du camp militaire de la Garde présidentielle, dont les commandants figurent parmi les putschistes.

Paris et Washington condamnent le coup d'Etat

M. Bazoum, retenu avec sa famille, est en bonne santé et a pu s'entretenir au téléphone avec d'autres chefs d'Etat, parmi lesquels le président français Emmanuel Macron qui a condamné vendredi "avec la plus grande fermeté" le putsch l'ayant renversé et exigé sa libération.

"Ce coup d'État est parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger, et pour toute la région", a-t-il déclaré depuis la Papouasie Nouvelle-Guinée où il se trouve en visite.

Jusqu'à cette déclaration, la France ne considérait pas comme "définitive" la "tentative" de coup d'Etat au Niger.

L'état-major de l'armée nigérienne avait apporté jeudi son soutien aux militaires putschistes.

L'ombre de Wagner

"Ce qui s'est passé au Niger, ce n'est rien d'autre que la lutte du peuple nigérien contre les colonisateurs qui essayent de lui imposer leurs règles de vie", aurait affirmé M. Prigojine, selon un message diffusé jeudi soir par une organisation russe liée au groupe paramilitaire Wagner, dont l'authenticité n'a pu être confirmée.

Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu'alors allié des pays occidentaux, devient le troisième pays du Sahel, miné par les attaques de groupes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d'Etat depuis 2020.

Le Mali et le Burkina Faso se sont notamment tournés vers la Russie après avoir exigé le départ des soldats français de leur sol.