Comment le Niger, le Burkina Faso et le Mali comptent s’y prendre pour sortir du franc CFA

Le Mali est le seul des trois pays de l'AES à avoir tenté l'expérience d'une monnaie nationale en 1962, après l'indépendance du pays.  - Credit:Sean Kilpatrick/AP/SIPA
Le Mali est le seul des trois pays de l'AES à avoir tenté l'expérience d'une monnaie nationale en 1962, après l'indépendance du pays. - Credit:Sean Kilpatrick/AP/SIPA

Nouveau coup dur pour l'Afrique de l'Ouest. Le Niger, le Mali et le Burkina Faso – trois anciennes colonies françaises aujourd'hui dirigées par des régimes militaires – avaient déjà créé la surprise en annonçant fin janvier leur sortie « avec effet immédiat » de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) qu'ils accusent d'être instrumentalisée par la France. Cette fois, les trois pays regroupés au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), qu'ils ont fondée en septembre 2023, se dirigent vers une sortie du franc CFA, la monnaie commune à huit pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui bénéficie d'une parité fixe avec l'euro. Aujourd'hui, Bamako, Niamey et Ouagadougou souhaitent créer leur propre monnaie unique, le sahel, d'après les informations qui ont filtré dans la presse régionale. Plus qu'une nouvelle rupture avec le bloc régional ouest-africain, cette décision s'annonce lourde de conséquences et périlleuse pour ces trois États parmi les plus pauvres au monde.

Une velléité de plus en plus forte

Alors que le sujet revenait de plus en plus dans la presse et les réseaux sociaux, dimanche, le général Abdourahamane Tiani, à la tête de la junte issue d'un coup d'État au Niger, a affirmé dans un entretien à la télévision nationale : « La France nous a spoliés pendant plus de 107 ans et elle doit payer cash les dettes de 65 ans de pillages systématiques de nos ressources et les 42 ans, nous trouverons un [...] Lire la suite