Niger : à Niamey, la peur d'une intervention militaire au dernier jour de l'ultimatum

La majeure partie de la population de Niamey est hostile à la possible intervention militaire de la Cedeao.  - Credit:- / AFP
La majeure partie de la population de Niamey est hostile à la possible intervention militaire de la Cedeao. - Credit:- / AFP

À Niamey, au Niger, les émotions sont partagées. Les habitants se disent déterminés ou inquiets, à la veille d'une possible intervention des forces ouest-africaines contre la junte au pouvoir. Mais bon nombre d'entre eux s'élèvent contre une opération militaire aux conséquences potentiellement dévastatrices.

La capitale est un fief des opposants au régime déchu du président Mohamed Bazoum, toujours retenu en otage par les militaires. Et dans les ruelles poussiéreuses du quartier Boukoki, la perspective d'une intervention des forces de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) est accueillie avec défi. « On va se battre pour cette révolution, on ne va pas reculer devant l'ennemi, on est déterminés », martèle Adama Oumarou, résidente du quartier. « Ce coup, on l'attendait depuis longtemps. Quand il est arrivé pour nous, ça a été un ouf de soulagement ! » assure-t-elle.

Une détermination largement partagée dans ces allées bordées d'échoppes où résonnent les saccades des machines à coudre.

Une victoire qui ne fait aucun doute

« Si la Cedeao intervient, ça va encore aggraver la situation. Mais les gens sont prêts et la population va soutenir les nouveaux dirigeants, parce que nous voulons du changement », assure Jackou, commerçant dans le textile, assis à l'intérieur d'une boutique aux murs fanés.

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