Nicolas Sarkozy et la justice : voici la (très longue) liste de toutes les affaires dans lesquelles il apparaît

POLITIQUE - Si je vous dis Bygmalion, Khadafi ou Paul Bismuth… Vous me répondez ? Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République est mis en cause ou cité dans de nombreux dossiers judiciaires. Alors qu’il est actuellement jugé en appel dans l’affaire Bygmalion, au sujet des comptes de sa campagne présidentielle de 2012, on vous propose dans la vidéo en tête d’article un inventaire à la Prévert pour y voir plus clair. Et, comme vous pouvez le constater, cela nous a pris plus de deux minutes.

L’affaire des « écoutes » en cassation

Derniers faits en date : Nicolas Sarkozy a été condamné en appel le 17 mai dernier à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes (ou affaire Bismuth). Une confirmation des peines prononcées en première instance en 2021.

Dans ce dossier, l’ancien président a été reconnu coupable d’avoir tenté, avec son avocat Thierry Herzog, d’obtenir d’un haut magistrat, Gilbert Azibert, des informations couvertes par le secret, voire une influence, sur un pourvoi en cassation qu’il avait formé dans l’affaire Bettencourt. En échange : la promesse au magistrat d’un soutien pour un poste à Monaco. Nicolas Sarkozy s’est pourvu en cassation.

Bygmalion en appel

Avant cela, l’ancien président de la République a été condamné en septembre 2021 à un an de prison ferme pour, cette fois-ci, le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue en 2012. C’est la fameuse affaire Bygmalion, pour laquelle il est jugé en appel actuellement et où il doit témoigner ce vendredi 24 novembre.

Contrairement à ses 13 coprévenus (anciens cadres de la campagne et de l’UMP ainsi que de la société Bygmalion), l’ex-président n’était pas mis en cause pour le système de fausses factures imaginé pour masquer l’explosion des dépenses de campagne autorisées, mais pour avoir dépassé le seuil légal de ces dépenses. De plus de 20 millions d’euros.

1er procès sur le financement libyen

Après cela, Nicolas Sarkozy devrait retrouver les tribunaux en 2025. Il sera notamment jugé pour corruption, soupçonné avec son entourage d’avoir noué un pacte avec le régime du dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, ce qu’il nie en bloc.

Il partagera le banc des prévenus avec douze autres personnes, dont trois de ses anciens ministres : Claude Guéant et Brice Hortefeux, ex-ministre de l’Intérieur et proches de Nicolas Sarkozy, ainsi qu’Éric Woerth, ex-trésorier de la campagne présidentielle suspecte et actuel questeur de l’Assemblée nationale dans le camp présidentiel.

D’autres enquêtes en cours

Par ailleurs, le nom de Nicolas Sarkozy revient dans plusieurs procédures en cours. En lien avec l’affaire Kadhafi, l’ancien chef de l’État est mis en examen depuis le 6 octobre dernier pour « recel de subornation de témoin » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’escroqueries au jugement en bande organisée. » C’est le dossier de la rétractation de Ziad Takieddine. L’ancien chef de l’État est soupçonné d’avoir participé aux manœuvres frauduleuses pour le disculper des soupçons pesant sur sa campagne de 2007.

Par ailleurs, ses lucratives activités de conseil en Russie font l’objet d’une enquête préliminaire du parquet national financier (PNF) sur un possible « trafic d’influence ». Selon Mediapart, qui a révélé l’information, cette enquête a été ouverte à l’été 2020. Elle vise à déterminer si Nicolas Sarkozy « se serait adonné à des activités de lobbying potentiellement délictuelles » pour le compte d’oligarques russes.

La justice enquête également depuis 2019 pour « corruption active et passive » sur un déjeuner tenu en 2010 entre Nicolas Sarkozy, alors président de la République, deux hauts dirigeants qataris et Michel Platini, à l’époque patron de l’UEFA. Objectif : déterminer si le vote de l’ancien numéro 10 des Bleus en faveur du Qatar pour le Mondial 2022 de football a été obtenu en échange de contreparties. Dans ce dossier, l’association Anticor a porté plainte contre l’ancien président de la République en avril 2023, soupçonnant l’existence d’un pacte de corruption.

On peut également citer l’affaire Karachi, et ses ramifications. La justice enquête toujours sur une possible « violation du secret de l’instruction » quand Nicolas Sarkozy était à l’Élysée. Les faits remontent à 2011, quand le palais présidentiel avait communiqué sur l’avancement de la procédure judiciaire de l’affaire Karachi.

Les affaires où il est mis hors de cause

Avant ces différents ennuis judiciaires, on peut également noter que Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un non-lieu dans plusieurs dossiers : Celui concernant des voyages en jet privé, en 2012 et 2013, qui avaient fait naître des soupçons d’abus de biens sociaux parce qu’ils étaient payés par la société de l’un de ses proches.

Mais également l’enquête sur le règlement par l’UMP de pénalités liées aux irrégularités financières de sa campagne de 2012. Ou encore l’affaire Bettencourt. La justice a en effet abandonné ses poursuites contre Nicolas Sarkozy dans ce dernier dossier, où il a été brièvement mis en examen pour abus de faiblesse.

De fait, l’ancien président de la République toujours clamé son innocence dans ces différentes affaires ou procédures.

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